« C’est très difficile pour eux aussi », décrit l’avocat des deux joueurs dans leur « calvaire »
Me Antoine Vey, l’avocat des rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, inculpés de viols aggravés en Argentine, était l’invité de BFMTV ce mercredi soir. L’occasion de faire le point sur l’avancée de la procédure et l’état d’esprit de ses clients, qui espèrent obtenir dans les prochains jours un abandon complet des charges.
Leur transfert à Buenos Aires dès que leurs passeports ont été récupérés témoigne d’une certaine impatience de rentrer en France marquée, espèrent-ils, du sceau de l’innocence. Les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, inculpés de viol collectif aggravé, ont quitté mardi Mendoza, dans l’ouest de l’Argentine, dans l’attente de l’examen prochain d’une demande de non-lieu dans cette affaire qui a terni le rugby français en pleine tournée estivale du XV de France. « La manière dont cette affaire est médiatisée va de toute façon, quelle que soit la décision de la justice, les marquer », a déclaré l’avocat des deux joueurs, Me Antoine Vey, mercredi soir sur BFMTV.
« Une certaine impatience de pouvoir établir leur innocence »
S’appuyant sur la décision rendue publique par le parquet argentin, confirmant la remise en liberté des deux internationaux, Me Antoine Vey s’est plu à rappeler un à un « les éléments objectifs exonérant les deux joueurs », fustigeant au contraire les nombreuses incohérences et zones d’ombre relevées par les magistrats argentins dans le discours de la plaignante, portant notamment sur la question du consentement. La victime présumée affirme depuis le début de cette affaire, qui a conduit à l’arrestation puis à la mise en examen des deux joueurs le 12 juillet, avoir subi des viols et des violences de la part des deux joueurs dans la chambre qu’ils occupaient dans un hôtel de Mendoza.
Les deux joueurs ont eux-mêmes reconnu très tôt l’existence de relations sexuelles, mais affirment qu’elles étaient consenties. « Il y a eu beaucoup de fake news dans cette affaire », a déploré l’avocat de la défense, Antoine Vey, dénonçant la diffusion dans la presse d’informations « qui n’ont jamais été étayées ». « Ces deux garçons subissent un calvaire », a-t-il ajouté pour étayer son récit, deux jours après une tentative de suicide de la plaignante, révélée par ses avocats. Une volonté de mettre fin à ses jours qui a empêché la victime présumée de se présenter à une expertise psychiatrique qu’elle était censée éviter avant la clôture des investigations.
« On attendait une décision leur permettant de réintégrer leur club, de reprendre leur vie, de rentrer dans leur pays la semaine dernière, a expliqué Antoine Vey. On a attendu jusqu’à mardi que le plaignant se présente pour ces expertises afin que le dossier soit clos. Aujourd’hui, il faut encore attendre. C’est vrai que pour eux aussi, c’est très difficile, ils sont un peu impatients de pouvoir établir leur innocence sur des critères juridiques objectifs et surtout de rentrer dans leur pays avec la marque de leur innocence. »