« C’est très compliqué » : des milliers de patients en difficulté financière à cause d’un bug de la CPAM

Des milliers de personnes en arrêt maladie en Loire-Atlantique et en Vendée sont privées d’indemnités journalières depuis la mi-septembre.

En cause : l’expérimentation de nouveaux logiciels de traitement de fichiers.

A Nantes, 200 agents travaillent sur ce bug qui plonge certains assurés dans une grande précarité.

Plusieurs milliers de personnes sont concernées en Loire-Atlantique et en Vendée. Depuis mi-septembre, les indemnités journalières de la Sécurité sociale ne sont plus versées chaque mois aux personnes en arrêt maladie en raison de la mise en place d’un nouveau logiciel de traitement de dossiers testé dans ces deux départements. Depuis, de nombreux patients se retrouvent sans réponse. « Vous appelez tous les jours. Chaque jour, ils vous apportent un discours complètement différent. Oui, vous êtes payé. Non, vous n’êtes pas payé et en fait, il n’y a jamais rien. », témoigne un assuré dans le rapport en tête de cet article.

« Là, j’ai jusqu’à 700 euros empruntés à ma fille. Je ne sais pas quand je pourrai lui rendre. Hier, je suis allée aux Restos du Cœur demander un colis d’urgence car je peux je ne fais pas les courses », explique Jennifer, en arrêt de travail depuis plus d’un an suite à une opération au genou, précisant que « ça y est tous les jours, on se demande comment on va manger demain. » Jusque-là, elle recevait près de 300 euros toutes les deux semaines. Payer le loyer, acheter à manger ou faire le plein de la voiture… sans son allocation, elle ne peut plus faire face à ses dépenses et se sent isolée. « C’est le dernier virement que j’ai reçu de la Sécurité Sociale, et comme vous pouvez le constater, il date du 17 septembre 2024, depuis là, plus rien »ajoute-t-elle.

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« Je reçois 1 200 euros puisque j’ai un accident du travail et j’ai un complément du régime de retraite. Je les attends depuis deux mois. » » convient un tiers assuré, avant d’ajouter : « C’est compliqué, très très très compliqué. »

Au total, en Loire-Atlantique, pas moins de 5 000 dossiers sont en retard. « Notre priorité est de payer les indemnités journalières dues aux assurés. C’est vraiment quelque chose de très profond pour nous et de très ancré chez les salariés de la caisse primaire. Pour nous, l’objectif prioritaire est de rétablir ces paiements, c’est de trouver des solutions pour rémunérer les assurés. réagit Pierre Peix, directeur de la CPAM de Loire-Atlantique. Dans ce contexte, 200 agents sont mobilisés sur ce bug à Nantes. Afin de rétablir la situation, la caisse primaire d’assurance maladie pourrait effectuer des versements selon les cas, et cela pourrait se produire dans les prochains jours.