C’est officiel, l’acquisition de congés payés pendant un arrêt maladie entre dans le Code du travail
Par Anne-Laure Petit-Hénon
Publié le
24 avril 24 à 8h33
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Il fallait mettre le droit français en conformité avec le droit européen, et c’est aujourd’hui chose faite. Au Journal Officiel du mardi 23 avril 2024, on apprend que le Code du travail a été modifié par la loi n° 2024-364 du 22 avril 2024.
Concrètement, cela indique que désormais, un salarié acquiert des congés payés même pendant un arrêt maladie.
L’arrêt de travail est considéré comme une période de travail effectif
En effet, la loi précise et modifie les délais considérés comme vrai travail. Ceux-ci déterminent les délais pendant lesquels les congés payés sont acquis.
Il entre donc dans la loi une septième période considérée comme travail effectif.
Périodes pendant lesquelles l’exécution du contrat de travail est suspendue en raison d’un arrêt de travail lié à un accident ou une maladie non professionnelle.
Clair, quelle que soit la raison personnelle pour laquelle vous êtes en arrêt de travail, vous acquerrez des jours de congés payés lors de ces dernières. Par exemple, si vous êtes alité à cause d’un grave cas de grippe ou si vous vous remettez d’une opération pour une appendicite. Ces arrêts de travail d’origine non professionnelle sont désormais considérés comme des périodes de travail effectif.
La loi précise également que « la durée du congé dont bénéficie le salarié pour les périodes mentionnées au 7° de l’article L. 3141-5 est de deux jours ouvrables par moisdans la limite d’une attribution, à ce titre, de vingt-quatre jours ouvrables par période de référence ».
Se conformer au droit européen
Cette nouvelle loi, votée au Journal Officiel, formalise donc cette décision dans la loi. Toutefois, depuis une décision du Cour de cassation à partir du 13 septembre 2023, c’était déjà le cas.
Le tribunal avait jugé que le droit français était contraire au droit de l’Union européenne, en s’appuyant sur l’article 31 alinéa 2 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE et sur l’article 7 de la directive 2003/88, comme nous l’avions rappelé dans un précédent article.
Tout travailleur a droit à une limitation de la durée maximale de travail et à des périodes de repos journalières et hebdomadaires, ainsi qu’à une période annuelle de congé payé.
L’ordonnance de la Cour de cassation a été mis en conformité avec le droit européen via un arrêt. Désormais, c’est le Code du travail qui est effectivement conforme au droit de l’Union.