« C’est le dernier service public qu’on a sur la commune » : Cierp-Gaud, une commune viscéralement attachée à La Poste

« Le peu que nous avons vaut de l’or. » A Cierp-Gaud, dans le Comminges, le maire et ses administrés sont très attachés au dernier service public présent sur la commune : la poste. Ce village de quelques centaines d’âmes qui surplombe les eaux tumultueuses de La Pique s’est déjà battu pour que La Poste reste présente. Car cette présence n’est plus évidente. Les fermetures d’agences se succèdent et chaque commune se demande quand arrivera son tour. L’annonce du PDG de La Poste, Philippe Wahl, qui tablait sur une coupe budgétaire de 50 millions dans le fonds qui finance les agences postales municipales et les points relais n’a rassuré personne. A tel point que l’entourage de Michel Barnier a confié à Monde que l’économie n’est plus pertinente. Mais des inquiétudes demeurent…

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«Déjà, on n’a plus grand chose ici, s’ils enlèvent La Poste…» déplore un habitué du bistro Pique, au cœur du magnifique village situé au pied des Pyrénées. « Il y a une âme ici, mais ce serait triste qu’un service aussi important disparaisse à Cierp-Gaud », explique Marie la propriétaire en servant les groupes qui se rassemblent sur sa terrasse ensoleillée. « C’est simple, ils coupent tout petit à petit au fil des années », dénonce un habitué qui habite à Fronsac non loin de là. Il ne s’emporte pas : « Qu’ils viennent voir ici sur le terrain avant de prendre des décisions qui touchent toute une population. »

« Nous nous sommes battus et avons trouvé un compromis »

S’il y a tant d’inquiétude autour de la présence de La Poste à Cierp-Gaud, c’est parce que les habitants ont déjà dû se battre pour la survie du bureau existant. «En 2022, ils voulaient mettre en place une agence postale municipale», raconte le maire, Claude Guiard. « Mon prédécesseur était d’accord mais je ne voulais pas que l’agence postale du village disparaisse. » L’aide financière n’aurait pas suffi aux dépenses engagées et surtout le maire a entendu les critiques de ses administrés. « J’ai organisé une réunion publique avec les habitants de la commune qui avaient fait une pétition qui a reçu plus de 700 signatures. Ils étaient totalement contre la disparition de La Poste », se souvient Claude Guiard, « c’est le dernier service public que nous avons dans la ville, donc on s’est battu et on a trouvé un compromis en réduisant les horaires d’ouverture du bureau. » Une victoire saluée par tous… Mais gagner une bataille ne signifie pas que la guerre est gagnée. Et les inquiétudes sont toujours vives. Même si le maire se veut rassurant : « J’ai eu un contact avec La Poste il y a une dizaine de jours et on m’a dit qu’ils souhaitaient me rencontrer car il y a une volonté de garder le bureau ouvert sur le village. »

Au bistro Pique, la solidarité reste de mise face à d’éventuelles mauvaises nouvelles et le propriétaire ne peut aider les personnes âgées. «Je pense notamment aux anciens combattants pour qui la poste constitue un lien social très important.» Et même si le bureau ne devrait pas être menacé dans les mois à venir, tout le monde est (tous)… unanime : La Poste doit rester à Cierp-Gaud.