C’est la fête ! – Éditorial de Sébastien Crépel – 13 septembre 2024
Publié le 13 septembre 2024
Publié le 13 septembre 2024
Le contexte dans lequel s’ouvre le 89et L’édition 2018 de la Fête de l’Humanité est totalement inédite, et elle était, à vrai dire, totalement imprévisible il y a un peu plus de trois mois. Au moment de l’inauguration de ce grand rassemblement populaire au cœur de l’Essonne, la France est toujours sans gouvernement. La faute en incombe exclusivement à Emmanuel Macron, qui a refusé de reconnaître la victoire aux législatives du Nouveau Front populaire – certes sans majorité absolue – et a préféré confier les clés de Matignon à l’homme d’une droite sévèrement battue dans les urnes.
Ce hold-up vole les espoirs de millions d’électeurs qui ont tranché en faveur d’une autre politique que celle du président de la République, et cette diversion n’a été rendue possible que par une alliance honteuse des vaincus des législatives de juillet, menés par le Rassemblement national. Le chef de l’État piétine ainsi le contrat moral et politique qui le lie à tous ceux qui ont construit la barrière républicaine qui a stoppé la montée du RN et sauvé de nombreux candidats du parti présidentiel, en perdition sans cela.
C’est peu dire que le besoin de se rencontrer et de débattre est immense parmi les gens de gauche, pour réfléchir aux voies et moyens de faire respecter le verdict des urnes en premier lieu. Mais aussi pour réunir les conditions de mise en œuvre d’une authentique politique de gauche. Les attentes sont là, comme en témoigne notre baromètre annuel Ifop sur les valeurs de gauche. Ne nous mentons pas : la gauche rassemblée sous la bannière du Nouveau Front Populaire a marqué des points inespérés aux législatives, mais elle ne détiendra pas la clé du changement en s’appuyant uniquement sur ses députés. La réflexion et la mobilisation populaire doivent se poursuivre, et la Fête de l’Humanité peut jouer ce rôle d’immense tribune à ciel ouvert où le public et les militants communistes, à l’œuvre depuis des semaines, se mêlent aux têtes d’affiche du NFP, des personnalités à la parole libre comme Judith Godrèche, Guillaume Meurice, Sophie Binet ou Dominique de Villepin dans un autre registre, et l’icône mondiale des luttes qu’est Angela Davis. Fête, Fête-nous rêver !
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