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C’est la capitale planétaire du stress et du surmenage

Plus de 5,6 millions d’habitants – dont 15 000 Français expatriés – vivent dans cette cité-État insulaire dont le PIB par habitant est l’un des plus élevés au monde. Le stress est légion… et tabou.

Un peu moins de 15 000 Français sont à ce jour expatriés dans cette cité-État insulaire dont le PIB par habitant est l’un des plus élevés au monde… Singapour est riche, très riche, ultra-moderne et résolument tournée vers l’avenir. Mais c’est aussi – selon Bloomberget la journaliste Karishma Vaswani qui vit là-bas depuis plusieurs décennies – la capitale mondiale du stress et du surmenage.

Retraite à 31 ans

C’est ici, sur ces 734 km2 où vivent 5,6 millions d’habitants, que l’on retrouve les travailleurs les plus stressés de la planète. Malgré un niveau de vie extrêmement confortable, la santé mentale des Singapouriens est catastrophique. Et le sujet est tabou puisqu’oser en parler à ses proches ou pire, à ses collègues est extrêmement mal vu et est considéré comme une faiblesse. Une véritable omerta…

Et le gouvernement ? Apparemment, l’État encourage les employeurs à s’adonner à cette tendance que l’on connaît bien – la flexibilité du travail – notamment en termes d’horaires de travail… Mais chaque année, il relève l’âge de la retraite. Lequel devrait atteindre 65 ans d’ici 2030. Et imaginez qu’un jeune homme de 31 ans ait fait couler de l’encre. Parce qu’il incarnait ce rêve singapourien, écrit Bloomberg. Un homme nommé Ashish Xiangyi Khumar. Sujet brillant.

Un centre de loisirs – la « rage room » pour évacuer le stress

Il a obtenu une bourse pour étudier à l’Université de Cambridge. S’en sort avec mérite et distinction. Obtient évidemment une considération dans le monde du travail, un métier en or… mais annonce, à 31 ans – qu’il décide de prendre sa retraite. Désormais, son quotidien ne sera plus que lecture, écriture, randonnées et musique classique… J’ajouterais qu’il n’a aucune dette et aucune pression financière puisqu’il ne souhaite pas fonder une famille. Il suscite beaucoup d’émotion chez ses concitoyens… Entre émerveillement – ​​et jalousie.

C’est un petit conte de fée mais la réalité est toute autre… En 2017, à Singapour, un « centre de loisirs » a ouvert ses portes – c’est ainsi que Google catégorise ce lieu appelé « The Fragment » Room » installé dans une usine de nouilles abandonnée au centre de Singapour. Traduisez par « Rage room », un lieu de défoulement où il faut enfiler une combinaison blanche, un casque et des gants, puis casser – à sa guise – la vaisselle, les imprimantes et autres objets du quotidien avec une batte de baseball.

Des moments de libération nécessaires dès le plus jeune âge

Le but est simple : évacuer le stress en famille ou entre amis. Ce centre de loisirs est donc noté 4,7/5 sur Google. Et leAFP rapporte cette drôle de scène – deux jeunes étudiants de 18 ans qui viennent de terminer leurs examens… et qui viennent se défouler dans cette salle. Car le stress et la compétition, rappelons-le, sont légion dès le plus jeune âge…

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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