En campagne pour sa réélection à l’Assemblée nationale, la présidente sortante de l’Hémicycle a une nouvelle fois critiqué la dissolution de la chambre basse.
Une décision qui n’est toujours pas digérée par Yaël Braun-Pivet. Interrogé ce lundi matin sur France Inter, le président sortant de l’Assemblée nationale a une nouvelle fois critiqué la dissolution de la chambre basse prononcée par Emmanuel Macron. «C’est très violent. On m’a dit que ce qui était le plus violent à l’Assemblée nationale, c’était une dissolution. C’est un mandat qui se termine brutalement, ce sont des contrats de salariés qui se terminent brutalement et donc des licenciements massifs.»elle a fustigé en concédant « C’est difficile à vivre pour beaucoup d’entre nous ».
Depuis le déclenchement de l’article 12 de la Constitution par le président de la République, Yaël Braun-Pivet est l’une des figures les plus véhémentes du bloc central envers Emmanuel Macron et son entourage. Refusant de nuancer, comme Bruno Le Maire, certains conseillers de l’ombre favorables à la dissolution de « cloportes »le député de 53 ans a cependant décoché une flèche en direction de ce dernier : « Les conseillers sont des gens qui ne connaissent pas forcément le territoire, les Français, ni un scrutin. Et donc, ils sont mal placés pour avoir une opinion sur les enjeux démocratiques de notre pays. ».
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Candidate à sa propre succession, dans sa circonscription des Yvelines, elle justifiait alors l’absence sur ses affiches de campagne des visages d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal : « J’ai la chance d’avoir une équation personnelle. Je suis élue dans ma circonscription depuis 7 ans, je suis également conseillère municipale (…) Je fais campagne en tant qu’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, députée et femme de terrain ». Alors que les premiers sondages projettent au lendemain du second tour des législatives un hémicycle sans majorité absolue, l’éphémère ministre des Outre-mer s’est déclaré favorable à une coalition de « forces républicaines ».
« C’est une question de valeurs, c’est une question de principes, c’est une question de colonne vertébrale », a ensuite précisé Yaël Braun-Pivet. Pour elle, ces forces républicaines commencent « à droite, avec les Républicains qui n’ont pas suivi Ciotti dans sa dérive d’extrême droite » et arrêtez-vous à gauche, « aux gens qui ont voté pour Raphaël Glucksmann, aux écologistes modérés, à tous ceux qui considèrent que l’Etat de droit est un bien précieux ». « Nous devons nous retrouver non pas à travers des étiquettes politiques mais à travers des valeurs, un sens de l’intérêt général, une vision d’unité », a-t-elle plaidé.
« Il y a un vrai sujet d’antisémitisme au sein de la France Insoumise »
Suite à la publication dimanche soir, par les forces du Nouveau Front Populaire, d’une lettre dénonçant un « Campagne de diffamation » envers eux sur l’antisémitisme, Yaël Braun Pivet a contre-attaqué. « J’ai vu plusieurs communiqués sur cette question de l’antisémitisme, je vois qu’ils ne sont pas tous d’accord. Ce qui est sûr, c’est qu’au sein de la France Insoumise (…) Jean-Luc Mélenchon (et les parlementaires) ont tenu des propos extrêmement douteux sur cette question.elle a dénoncé. « Et j’ai été la première victime »faisant référence aux propos de Jean-Luc Mélenchon qui lui avait reproché en octobre dernier « camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre » à Gaza. « Il y a un vrai sujet d’antisémitisme au sein de la France Insoumise, ne nous cachons pas les yeux, c’est extrêmement préoccupant pour notre pays »conclut-elle.