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« C’est déroutant » : les Québécois exaspérés par les prix mal affichés et les pourboires gonflés

Les Québécois qui en ont assez de devoir sortir leur calculatrice au rayon des épiceries pour déchiffrer les prix affichés et qui sont choqués par les pourcentages de pourboire excessifs dans les restaurants sont heureux de voir Québec légiférer enfin.

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« C’est déroutant. Côté alimentation, tout est très cher », confie Sylvie Gauthier, une retraitée rencontrée jeudi dans l’allée d’un Costco de la Rive-Sud de Montréal.

« Ils réduisent les tailles, mais les prix sont les mêmes, donc c’est à peu près la même logique », observe-t-elle, précisant qu’afficher des prix pour des quantités différentes, côte à côte, peut dérouter le consommateur.

Dans son projet de loi 72, déposé jeudi à l’Assemblée nationale par le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, Québec a promis de faire le ménage dans ses épiceries.


Sylvie Gauthier estime que le Québec fait bien d’assainir la façon dont les prix sont affichés dans les épiceries.

Simon Jolin-Barrette.

Photographie Didier Debusschère

Aliments taxables, prix membre, prix à l’unité de mesure, achat multiple… le gouvernement du Québec veut montrer les dents pour simplifier l’affichage des prix.

Par exemple, chez Costco, jeudi, les clients avaient le choix entre des tomates à 7,99 $ le paquet (à 0,012 $ le gramme) ou à 7,49 $ le paquet (à 0,943 $ les 100 grammes).


Sylvie Gauthier estime que le Québec fait bien d’assainir la façon dont les prix sont affichés dans les épiceries.

Aliments avec des prix d’un côté par gramme et de l’autre pour 100 grammes.

Photographie Francis Halin

Pourquoi mettre deux paquets de tomates sur les étagères, l’un avec le prix au gramme et l’autre à côté avec le prix aux 100 grammes ?

« Nous examinerons la facture une fois que nous aurons reçu une copie finale. Le prix par 100 grammes est fourni pour permettre à nos membres de comparer les prix d’un article à d’autres. Pas d’autres commentaires », a interrompu Costco lorsqu’il a été interrogé par Le Journal.

Marre des pourboires

Dans son projet de loi, Québec veut également forcer les commerçants à calculer le pourboire avant taxes et à présenter les choix de montant plus clairement qu’avant.

« Quand vous arrivez au point où vous devez payer 6 $ pour un sandwich à 20 $, c’est un peu excessif », explique William Hughes, propriétaire de WH Road Services.


Sylvie Gauthier estime que le Québec fait bien d’assainir la façon dont les prix sont affichés dans les épiceries.

William Hughes pense que certains commerçants donnent des pourboires excessifs.

Photographie Francis Halin

« Il y a des endroits où les employés ne méritent pas de pourboire. Quand vous allez chercher la marchandise et l’envoyez au comptoir d’accueil : « Excusez-moi, non, vous n’en méritez vraiment pas un » », poursuit-il.

« C’est horrible »

Quelques tables plus loin, Charles St-Germain, étudiant à l’Université de Montréal, en a lui aussi ras-le-bol. «C’est affreux», soupire-t-il.


Sylvie Gauthier estime que le Québec fait bien d’assainir la façon dont les prix sont affichés dans les épiceries.

Charles St-Germain souhaite que les consommateurs aient des choix plus clairs en matière de pourboire.

Photographie Francis Halin

« Je suis allé récemment au restaurant et nous n’avions pas la possibilité de ne pas laisser de pourboire. La machine nous demandait de laisser un minimum de 18 % », se souvient-il.

Même les serveurs sont d’accord

« Commencer l’option du pourboire à 18% n’a pas de sens », explique Michael, serveur dans un restaurant de Repentigny. « Chez nous, le premier est de 15% et on lui laisse aussi mettre le montant qu’il veut », ajoute-t-il.

En tant que client lui-même, il se dit irrité par la situation actuelle. « Quand je vais dans des endroits où l’on commande uniquement debout (à emporter), ils demandent aussi un pourboire de 15% à 20%. Cela n’a aucun sens. Et pourtant, on ne nous sert pas à table !


Sylvie Gauthier estime que le Québec fait bien d’assainir la façon dont les prix sont affichés dans les épiceries.

Michael, serveur dans un restaurant à Repentigny.

David Descôteaux

En comparaison, dit-il, il rend lui-même visite à ses clients cinq à dix fois par repas. « Je leur apporte le menu, je leur apporte l’eau, l’entrée, etc. »

Personne n’est obligé de donner un pourboire, rappelle-t-il. Ce n’est pas une obligation. « Cela va de pair avec une appréciation du service », conclut-il.

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