L’accord entre l’État, Sanofi et le fonds d’investissement américain qui achète la filiale qui produit le Doliprane prévoit des sanctions « assez nouveau« , a assuré ce mardi matin le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, invité de France Bleu Breizh Izel. Le groupe pharmaceutique Sanofi a officialisé lundi son choix de céder 50% de sa filiale Opella au fonds d’investissement CD&Rqui produit notamment le Doliprane, le médicament le plus vendu en France.
Si Sanofi et le fonds d’investissement ne respectent pas leurs engagements prévus dans l’accord, l’Etat va procéder à des sanctions financières. Ils sont « assez nouveau« en raison des montants prévus, selon le ministre : »Dans ce type d’accords, en général, ils n’atteignent pas les montants prévus, qui s’élèvent à des dizaines, parfois même des centaines de millions d’euros. »
L’accord prévoit des sanctions financières qui pourraient s’élever à jusqu’à 40 millions d’euros en cas d’arrêt de production sur les deux sites français d’Opella à Lisieux et Compiègne et 100 000 euros par emploi supprimé par licenciement forcé. « Dans le cas où les volumes produits seraient insuffisants et dans le cas où nous ne fournirions pas suffisamment de commandes aux sous-traitants », les sanctions peuvent même « atteindre jusqu’à 100 millions d’euros »ajoute le ministre.
Des sanctions « très dissuasives », estime Marc Ferracci
Il défend les sanctions « très dissuasif ». « L’ambition est de garantir qu’il soit absolument inefficace pour Sanofi et Opella d’arrêter la production ou de supprimer des emplois« dit Marc Ferracci. « D’un point de vue économique, il serait absolument peu intéressant de ne pas respecter les engagements.«
Mais le montant des sanctions est-il suffisant pour une entreprise comme Opella, qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards d’euros par an ? « Lorsqu’elle décide de fermer un site ou de le maintenir en activité, une entreprise regarde combien ce site rapporte et combien coûterait sa fermeture. Et par rapport à ce que rapporte ce site, les sanctions sont très dissuasives« , répond le ministre.
« Être capable d’influencer l’avenir de l’entreprise »
Pour suivre la situation dans l’entreprise, la banque publique d’investissement Bpifrance va participer au capital en hauteur « de 1 à 2% ». «Cela suffit pour garantir que les engagements pris par Sanofi et par le fonds d’investissement qui rachète Opella seront tenus. L’important, avec l’entrée de BPI au capital d’Opella, c’est d’avoir des informations et ainsi de pouvoir influencer l’avenir de l’entreprise. »assure Marc Ferracci. « Les engagements sont très importants, ils concernent notamment le maintien de l’emploi sur les sites de Lisieux et Compiègne. Il s’agit d’engagements sur les volumes produits et l’ambition est évidemment d’assurer la sécurité d’approvisionnement des médicaments des Français, mais aussi de faire en sorte que les sous-traitants qui produiront le principe actif du paracétamol soient bien sollicités.