Les prix des grands crus bordelais ont connu une baisse significative. C’est le moment de refaire votre cave à moindre coût. Nos bons plans.
« Bordeaux est dans une situation terrible, il faut en être conscient» s’inquiète ce directeur d’une propriété phare de l’appellation Pessac-Léognan. Le vignoble est frappé par un véritable tsunami et la nouvelle saison est la plus difficile depuis des années. Les prix chutent. Ce printemps, de nombreux châteaux n’en vendent que 20 % de vins qu’ils ont produits« . Cette situation, que connaissent depuis longtemps des milliers de domaines bordelais – notamment dans l’Entre-deux-mers et dans certaines appellations peu médiatisées de la rive droite – touche désormais les grandes propriétés, les enseignes les plus prestigieuses. Plusieurs raisons de cette crise.
Une crise multifactorielle
Le prix de revient d’une bouteille a fortement augmenté. L’évolution du prix du verre et de l’électricité a également affecté le mondovino. De plus, la hausse des taux d’intérêt pénalise le trading. Et depuis des mois, le marché chinois, longtemps considéré comme un eldorado par de nombreuses propriétés qui y expédiaient une partie importante de leur production, est à l’arrêt. En Occident, les Etats-Unis traînent aussi les pieds pour acheter la dernière récolte.
Investissement très rentable
La baisse des prix nuit aux marques. Difficile pour les acheteurs réguliers d’accepter que le millésime 2023 soit vendu moitié moins cher que le 2022. Alors que les notes d’évaluation restent globalement bonnes.
Pour les amateurs de vins de Bordeaux, c’est sans doute le moment d’acheter en primeur. Une manière de redonner un coup de boost aux propriétés à un moment crucial. Et une opportunité de refaire votre cave à moindre coût. Sans oublier que l’achat de vins primeurs peut être un investissement très rentable dont les prix augmentent souvent à la revente. A moins de 35 € la bouteille, nous avons repéré trois millésimes. Dans le Haut-Médoc, le Château La Tour Carnet en rouge (noté 91-94/100 par Le Figaro Vin) – à – 8% par rapport à 2022 – est proposé à 28,80 € sur chateauprimeur (le site sur lequel nous avons enregistré tous les prix de cet article). Château Grand-Puy Ducasse (noté 93-95/100 par Le Figaro Vin), sur l’appellation Pauillac, affiche une baisse de 21% par rapport au millésime précédent. Il est vendu 32,75€. Château Prieuré-Lichine 2023, à Margaux (noté 91-94/100 par Le Figaro Vin), perd 20 %. Il est vendu 33,60 €.
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Pour les budgets intermédiaires, citons, à Pauillac, Lynch-Bages 2023 (noté 94-96/100 par Le Figaro Vin) qui a baissé ses prix de 31% pour atterrir à 100,80 €. Mais aussi, à Saint-Julien, le Château Ducru-Beaucaillou 2023 (noté 96-99/100 par Le Figaro Vin) vendu 35% de moins que le millésime précédent. Il peut être acheté au prix de 172,80 €.
Les investisseurs pourront miser sur le Château Haut-Brion 2023 (noté 95-98/100 par Le Figaro Vin), en Pessac-Léognan rouge, qui présente une baisse de prix de 40% par rapport au millésime précédent. Aujourd’hui, il coûte 438 €. Enfin, à Pauillac, Lafite Rothschild 2023 (noté 96-98/100 par Le Figaro Vin) affiche une baisse de 68 %. Il faut payer 570 €.
Découvrez l’interview d’Ella Lister, fondatrice de Wine Lister et directrice adjointe du Figaro Vin par Stéphane Reynaud, rédacteur en chef des pages « Style et Art de vivre », afin de comprendre ce que sont les primeurs.