Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) s’impose aujourd’hui sur le marché immobilier français. Avec l’évolution des normes environnementales, acheteurs et vendeurs doivent désormais prêter une attention particulière à cette évaluation. Le classement énergétique influence la valeur d’un bien et même sa capacité à être loué. Les logements classés F et G, souvent qualifiés de passoires thermiques, se voient appliquer des baisses de prix notables qui modifient le marché.
Baisse des prix pour les passoires thermiques
Une étude réalisée par le bureau d’études thermiques Ithaque, en collaboration avec les notaires de France, et publiée le 2 avril 2025, met en lumière l’ampleur des décotes pour les logements mal classés dans les dix plus grandes villes françaises. Pour les appartements notés F ou G, le prix peut chuter entre 237 et 667 euros par mètre carré. Quant aux maisons, la décote varie de 552 à 1 114 euros par mètre carré. Par exemple, à Nice, un appartement de 40 m² pourrait perdre près de 49 000 euros de sa valeur, tandis qu’à Strasbourg, ce montant atteint 46 000 euros et à Bordeaux, il s’élève à 40 000 euros sur une surface similaire.
Les maisons ne sont pas en reste. À Bordeaux, une maison de 150 m² classée F ou G voit sa valeur diminuer de plus de 255 000 euros. À Lyon, pour une surface identique, la baisse s’élève à 237 000 euros, et à Montpellier, elle atteint 217 000 euros.
Divergences entre régions et facteurs qui pèsent
Les disparités d’une ville à l’autre sont assez marquées, surtout dans les régions où le climat est plus froid. À Paris, par exemple, même si le DPE joue un rôle important, la décote reste assez modérée grâce à une offre limitée et une forte demande : pour les appartements, elle ne dépasse pas 657 euros par mètre carré.
Ce phénomène s’explique aussi par la montée en puissance de cette note lors des négociations immobilières. Jean-Régis de Vauplane, porte-parole d’Ithaque, précise : « La note de DPE est désormais le deuxième renseignement le plus demandé par les acquéreurs, après le prix du bien ».
Règles de plus en plus dures et leurs répercussions
Les réglementations françaises se renforcent progressivement contre les passoires thermiques. La loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, prévoit l’arrêt progressif de la location des logements notés G dès le 1er janvier 2025, suivie par ceux classés F à partir de 2028. Cette mesure pousse de nombreux propriétaires à envisager la vente plutôt que d’assumer, financièrement et mentalement, le coût des rénovations énergétiques nécessaires.
À l’inverse, les biens bien classés bénéficient d’un surcroît de valeur sur le marché. Par exemple, à Bordeaux, une maison notée A ou B se vend en moyenne 5 038 euros par mètre carré, contre seulement 3 345 euros pour une maison classée F ou G.