Ces trésors inestimables découverts sous le sable d’Egypte
Saqqarah : une moisson de découvertes aux portes du désert
Il se passe toujours quelque chose dans la vaste nécropole qui se trouve à l’ombre de la pyramide de Djéser, à 30 km du Caire. Fin 2022, le tombeau d’une reine inconnue y a été exhumé. Début 2023, il s’agissait d’un atelier d’embaumement et d’un rouleau de papyrus de 16 mètres de long contenant des extraits de la Livre des morts. Et en janvier 2024, dans une tombe datant de plus de 4 000 ans, des amulettes, ostraca (restes de poterie), une stèle gravée, un masque aux couleurs vives, un remarquable récipient en albâtre, ainsi que deux statues représentant la déesse Isis et Harpocrate, l’enfant dieu du silence et des secrets. Pour les connaisseurs, ces trésors fourniront des informations précieuses sur l’histoire de la région.
Louxor : des villes entières dormaient sous terre
Peut-on encore faire des découvertes dans l’antique Thèbes, capitale de Haute-Égypte des pharaons au faîte de leur puissance, entre le XVIe et le XIe siècle avant J.-C., et déjà ainsi fouillée par les archéologues ? Réponse : oui ! En 2023, le ministère du Tourisme et des Antiquités annonçait la découverte des vestiges d’une cité résidentielle romaine entière des IIe et IIIe siècles, sur la rive est du Nil, avec des ateliers métallurgiques, de nombreux outils et des pièces de monnaie. Déjà en 2021, une mission égyptienne avait exhumé des vestiges de la plus grande cité antique d’Égypte, datant de plus de 3 000 ans, en face, sur la rive ouest. Alors que les fouilles se poursuivent, les colosses de Memnon, tout proches, ne sont peut-être pas au bout de leurs surprises.
Abydos : cérémonie des monstres dans le sanctuaire de Ramsès II
Les données les plus récentes sur cette cité antique de Haute-Égypte, située à 435 km au sud du Caire, dataient de… 1861, époque à laquelle y travaillait l’égyptologue français François Mariette. Jusqu’en 2023, où des fouilles entreprises six ans plus tôt ont révélé un site sacrificiel dans l’enceinte du temple de Ramsès II, riche de quelque 2 000 crânes d’animaux momifiés : béliers, moutons, chiens, chèvres, vaches, gazelles et mangoustes. Ces offrandes ont été déposées à l’époque ptolémaïque (de 323 à 30 av. J.-C.). Cela montre que Ramsès II, le grand pharaon de la XIXe dynastie, qui régna de 1279 à 1213 av. J.-C., était toujours vénéré et célébré mille ans après sa mort.
Karnak : le temple d’Amon-Rê retrouve sa splendeur
À trois kilomètres au nord de Louxor, au cœur de ce gigantesque complexe de ruines, se dresse la grande salle hypostyle du temple d’Amon-Rê. Après avoir résisté au temps pendant des millénaires, cette merveille architecturale était menacée par la poussière, la pollution et les fientes d’oiseaux. Il a fallu trois ans de travail à une armada de restaurateurs égyptiens, armés de minuscules brosses et de fins cotons, pour décaper délicatement l’édifice et redonner aux fresques leurs couleurs d’origine. Depuis le début de l’année 2024, les visiteurs qui affluent à Karnak peuvent admirer cette forêt de 134 colonnes monumentales en grès ornées de hiéroglyphes et avoir une idée plus précise de ce que voyaient les pharaons de la XIXe dynastie.
➤ Article publié dans le Magazine GEO n°547, L’Egypte réveille ses pharaons, à partir de septembre 2024.
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