L’arrêt des règles n’est pas la seule manifestation de la ménopause chez la femme. Selon l’Inserm, 87 % des femmes présentent au moins un symptôme en plus de l’arrêt des règles. 20 à 25 % d’entre eux souffrent de troubles graves qui affectent considérablement leur qualité de vie. Parmi ces symptômes, certains sont moins fréquents et peu connus.
1 – Le brouillard cérébral
Le brouillard cérébral de la ménopause est le nom donné à un groupe de symptômes. Parmi eux, leSociété internationale de la ménopause cité « difficulté à se souvenir des mots et des chiffres, perturbations dans la vie quotidienne (égarer des objets comme des clés), problèmes de concentration (disparaître, perdre le fil de ses pensées, se laisser distraire plus facilement), difficulté à passer d’une tâche à une autre, oublier la raison de faire quelque chose (comme pourquoi vous êtes entré dans une pièce) et oublier des rendez-vous et des événements.
Ces troubles cognitifs seraient causés par les variations hormonales et la baisse des œstrogènes. Le stress et le manque de sommeil dont souffrent de nombreuses femmes en péri- ou ménopause présentent également des facteurs aggravants.
2 – Yeux secs
En 2023, les opticiens et ophtalmologistes britanniques alertaient dans le Courrier quotidien sur la sécheresse oculaire et un risque accru d’infection lié à la ménopause. Cité par le quotidien britannique Badrul Hussain, chirurgien ophtalmologiste à Hôpital ophtalmologique de Moorfields de Londres, a expliqué : « Les changements hormonaux peuvent affecter les glandes de Meibomius, qui produisent un type d’huile qui aide l’œil à se protéger et à se lubrifier. »
Charlotte Cook, optométriste, citée dans le même média, a souligné que la forme de la cornée peut évoluer sous l’action de changements hormonaux. » Cela peut poser des problèmes aux femmes qui portent des lentilles de contact, il peut donc être judicieux de faire vérifier vos yeux. » ajoute-t-elle.
3 – Syndrome de la bouche brûlante
Sensation de brûlure, picotements au niveau de la langue, du palais, bouche sèche… la prévalence du syndrome de la bouche brûlante, aussi appelé glossodynie, se retrouve chez 18 à 30 % des femmes ménopausées. Bien que son mécanisme soit mal compris, il est associé à une diminution des œstrogènes, qui jouent un rôle important dans la production de salive. Moins de salive serait ainsi responsable d’une bouche sèche et de la sensation de brûlure.
Le syndrome de la bouche sèche n’est pas le seul problème buccal rencontré par les femmes ménopausées. Les changements hormonaux agissent sur les gencives et les os de soutien, augmentant le risque de maladie parodontale (l’ensemble des tissus qui soutiennent les dents), notamment la gingivite et la sécheresse buccale. Il est donc important de bénéficier d’un suivi régulier par votre dentiste.
4 – Troubles musculo-squelettiques
L’effondrement de la production hormonale est également responsable de l’apparition ou de l’aggravation de douleurs articulaires. Parmi eux, les lombalgies, les poussées inflammatoires d’arthrose, les tendinopathies, le syndrome du canal carpien, etc. Ces troubles musculaires et articulaires touchent 40 à 60 % des femmes ménopausées. « Elles peuvent avoir des répercussions néfastes sur l’activité physique, même si elle contribue à réduire de nombreux symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, prise de poids, ostéopénie et ostéoporose) », explique Elodie Rousset, chiropracteur, présidente de l’Association Chiropratique Française.
5 – Palpitations cardiaques
C’est avec ces palpitations que l’animatrice et productrice américaine Oprah Winfrey a débuté sa ménopause, mais ses médecins recherchaient une maladie cardiaque qu’ils ne parvenaient pas à trouver. « Les palpitations cardiaques et l’insomnie étaient des signes avant-coureurs de changement. Mais personne, pas même mes médecins de confiance, ne m’avait prévenu, et lorsque mes symptômes sont apparus, nous avons cherché l’explication la plus grave – une maladie cardiaque – au lieu de la plus probable. explique la reine du talk-show américain sur son blog.
Selon lamenoapause.fr, 26 % des femmes sont concernées par ces palpitations qui se traduisent par des battements rapides dans la poitrine ou une sensation d’oppression. Si ces palpitations sont le plus souvent bénignes, il est important de se renseigner auprès d’un spécialiste.
6 – Incontinence urinaire
L’incontinence urinaire est l’un des symptômes liés au syndrome génito-urinaire de la ménopause. Son nom est peu connu mais il correspond à des symptômes plus connus de la ménopause, associés à la diminution des œstrogènes et autres stéroïdes sexuels. Ils se répartissent en trois groupes de symptômes : les symptômes vulvo-vaginaux (sécheresse vaginale, brûlure et irritation), les symptômes sexuels (dyspareunie, principalement, c’est-à-dire des douleurs ressenties au niveau génital, pendant et après les rapports sexuels) et les symptômes urinaires.
Dans ce dernier groupe de symptômes on retrouve l’incontinence urinaire par impériosité, c’est-à-dire un besoin urgent, soudain et irrépressible d’uriner. Citons également les infections urinaires, la pollakiurie (fréquence excessive des mictions), la nycturie (se lever plus d’une fois par nuit pour uriner), les douleurs lors de la miction.
Source : Société internationale de la ménopause, Daily Mail, lamenopause.fr, Journal de parodontologie et d’implantologie orale n°3, Association française de chiropratique