Ces questions brûlantes qui attendent Michel Barnier
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Ces questions brûlantes qui attendent Michel Barnier

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« Va-t-il abroger la réforme des retraites ? Va-t-il augmenter les salaires ? », quelle sera sa décision sur le budget alors que « la situation est catastrophique » ? Avant même la passation de pouvoir jeudi, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a mis la pression sur le nouveau Premier ministre, qui a assuré, quelques minutes plus tard : « Il s’agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, à la colère, à la souffrance, au sentiment d’abandon, d’injustice qui sont bien trop courants dans nos villes, nos quartiers, nos campagnes », a-t-il déclaré devant Gabriel Attal sur le perron de Matignon.

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Outre le budget, qui devrait théoriquement être présenté en Conseil des ministres dans moins de trois semaines, le nouveau Premier ministre devra s’attaquer à trois dossiers épineux en suspens : le sort des réformes des retraites et de l’assurance chômage, et l’emploi des seniors.

Retraites : la réforme amendée ?

La question de la réforme des retraites, toujours très contestée, sera-t-elle rouverte par le gouvernement Barnier ? Dans son programme de candidat à l’investiture des Républicains pour l’élection présidentielle de 2022, le nouveau locataire de Matignon, partisan du relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, a promis qu’avec lui, il n’y aurait « pas de pension inférieure au SMIC pour une carrière complète ».

Alors que la réforme de 2023 prévoit un relèvement progressif de l’âge à 64 ans, le Nouveau Front populaire (NFP), comme le RN, veut revenir à 62 ans. Des voix socialistes ou centristes plaident au contraire pour rediscuter des paramètres.

Les macronistes et la droite appellent au « sérieux » budgétaire : même avec la réforme, le Conseil d’orientation des retraites (COR) prévoit un déficit de 0,4 point de PIB en 2030.

Plusieurs syndicats, comme FO, réclament que la mesure phare soit « abrogée », mais pas forcément ses pendants sociaux, et que soient trouvés « de nouvelles recettes » pour financer le régime.

D’ici fin 2024, « 840.000 personnes » auront déjà pris leur retraite selon les nouvelles règles, prévient le directeur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) Renaud Villard. Quelque 685.000 ont déjà bénéficié en 2023 d’une revalorisation de leur « petite pension » – principale « mesure sociale » de la réforme – et 1,1 million d’autres, dont le dossier est plus complexe à recalculer, seront à leur tour revalorisés cet automne.

Assurance chômage : « en suspens »

Qu’adviendra-t-il des chômeurs indemnisés après le 31 octobre ? La réforme durcissant les conditions d’accès et les règles d’indemnisation a été suspendue au soir du premier tour des législatives et les règles actuelles prolongées à deux reprises.

Les syndicats avaient dénoncé « la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue ».

Un accord avait été négocié par plusieurs syndicats avec le patronat à l’automne 2023, mais sa validation dépendait d’autres discussions entre partenaires sociaux sur l’emploi des seniors, qui ont avorté au printemps.

« Si, aujourd’hui, on a encore une réforme de l’assurance chômage en suspens, c’est qu’on veut piquer les poches des chômeurs pour payer autre chose », a déclaré mercredi sur Franceinfo la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, qui milite pour l’application de l’accord signé par les partenaires sociaux l’an dernier.

Au Medef, nous prônons un retour à l’accord de 2023, et non pas « renégocier quelque chose sur lequel tout le monde était d’accord ».

Application, suspension, renégociation, quelle option choisira Michel Barnier ? En 2021, il prônait une suppression systématique des allocations chômage « après deux refus d’offres d’emploi raisonnables », une mesure entrée en vigueur cette année pour certains refus de CDI. Plus généralement, le nouveau locataire de Matignon affirmait ne plus vouloir « de passagers clandestins dans notre système social ».

Emploi des seniors : des négociations « inachevées »

Fin août, le président du Medef, Patrick Martin, a proposé de reprendre les négociations « inachevées » sur l’emploi des seniors.

Cette négociation pour un « pacte de vie au travail », destiné à favoriser le maintien dans l’emploi des seniors, a échoué en avril, après plus de trois mois de discussions laborieuses.

« Il y a beaucoup d’eau au moulin », estime-t-on au Medef, sans préciser à ce stade quelles pourraient être les nouvelles propositions de l’organisation patronale, qui veut renégocier dans le cadre d’un « agenda autonome », sans tutelle gouvernementale.

Du côté syndical, l’idée de rouvrir ce débat n’est pas accueillie négativement, notamment par la CFDT.

Mais, estime Sandrine Mourey, négociatrice CGT, le patronat a « encore un peu torpillé la négociation ». « Que proposent-ils de nouveau ? », s’interroge la syndicaliste, soulignant qu’il ne veut pas « de contraintes pour les entreprises ».

Jean-François Foucard (CFE-CGC) ne voit pas « ce qui aurait fondamentalement changé » l’état d’esprit du Medef : « ils ne veulent que des baisses de droits et récupérer de l’argent », dit-il.

Mais « il faut repartir sur de nouvelles bases avec évidemment un nouvel âge de départ à la retraite qui ne serait pas de 64 ans mais de 62 ans », plaide Michel Beaugas (FO). Il veut croire qu’en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, « le contexte a changé », dans un sens moins favorable au patronat qui « pendant sept ans n’a pas eu besoin de négocier car avant même de demander, on lui donnait ».

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