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ces politiques qui appellent la France à ne pas respecter l’arrêt de la CPI

De LR au RN, plusieurs élus appellent le gouvernement à s'écarter du droit international en faveur de Benjamin Netanyahu (ici le 17 novembre 2024).
Actualités PISCINE / Reuters De LR au RN, plusieurs élus appellent le gouvernement à s’écarter du droit international en faveur de Benjamin Netanyahu (ici le 17 novembre 2024).

Actualités PISCINE / Reuters

De LR au RN, plusieurs élus appellent le gouvernement à s’écarter du droit international en faveur de Benjamin Netanyahu (ici le 17 novembre 2024).

POLITIQUE – En France, vous pouvez être poursuivi pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre », et avoir le soutien des partis politiques. Du moins, du Rassemblement national et des Républicains. C’est en effet ce qui arrive ce vendredi 22 novembre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Au lendemain du mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale, le dirigeant a vu certains élus français se précipiter à son secours. Au point que plusieurs appellent Paris à s’écarter du droit international.

C’est notamment le cas du député LR Philippe Juvin, qui reprend mot pour mot la défense de Benjamin Netanyahu.  » À votre question « M. Netanyahu doit-il être arrêté ou non s’il venait en France ? », la réponse est évidemment non. », a-t-il estimé sur Sud Radio, dénonçant « institutions internationales  » OMS  » briller par leur anti-israélisme primaire « . Un avis partagé par son collègue du Rassemblement national Philippe Ballard. Pour l’élu Lepéniste, il « ce serait ridicule, délirant » que la France exécute le mandat de la CPI.

D’autres, comme le député parisien Sylvain Maillard, demandent des informations complémentaires (alors que la décision prise par le tribunal international est particulièrement détaillée).  » Je suppose que la France demandera un peu plus de précisions sur les raisons qui ont poussé la CPI », a tergiversé l’élu macroniste, au terme d’une réponse confuse livrée sur franceinfo. A gauche au contraire, des représentants du NFP comme Olivier Faure (PS), Manuel Bompard (LFI), Fabien Roussel (PCF) et Marine Tondelier (Les Écologues) appellent la France à respecter le mandat d’arrêt émis par la CPI. .

La France suivra-t-elle la CPI ?

Compte tenu de ses engagements internationaux, et en vertu de son adhésion au Statut de Rome, la France est légalement tenue de respecter ce mandat d’arrêt si d’aventure Benjamin Netanyahu mettait les pieds en France. D’autant que le respect du droit international est un élément central du discours diplomatique de Paris, comme l’a souligné sur LCI l’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin.  » La France a déjà répondu. Elle appliquera — et elle l’avait déjà annoncé par la bouche de M. Séjourné — bien sûr la décision de justice de la Cour pénale internationale. », a expliqué l’ancien Premier ministre, soulignant que la France perdrait sa crédibilité (notamment sur le dossier ukrainien) si elle faisait fi du respect des règles internationales.

Difficile de donner tort à Dominique de Villepin. En mai, alors ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné n’a pas dit autre chose au moment des réquisitions visant le Premier ministre israélien.  » Je suis très respectueux du droit international, y compris des organismes qui édictent le droit international. A partir du moment où il y aura un mandat international, il y aura des recommandations de la Cour, et nous les suivrons comme nous les avons suivies systématiquement », a-t-il expliqué, n’excluant pas la possibilité d’arrêter Benjamin Netanyahu dans ce contexte.

Et tandis que la diplomatie américaine avait apporté son soutien au Premier ministre israélien après ces réquisitions, le Quai d’Orsay avait au contraire pris le parti de la CPI. «  La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations », a répondu la diplomatie française. Sans surprise, Paris reste dans la même position.  » La France prend note de cette décision. Fidèle à son engagement de longue date en faveur de la justice internationale, elle rappelle son attachement au travail indépendant de la Cour, conformément au Statut de Rome. « , a réagi le Quai d’Orsay dans un communiqué ce vendredi, rappelant que ce mandat d’arrêt  » Ceci n’est pas un jugement mais la formalisation d’une accusation « .

Une constance qui s’apparente d’ailleurs à celle exprimée sur le sujet par la diplomatie européenne. Dans une déclaration publiée jeudi 21 novembre, Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne et haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a appelé tous les pays membres du Statut de Rome à mettre en œuvre le mandat de l’arrêt de la CPI.

Un rappel à tous les pays de l’UE, alors que le Premier ministre hongrois d’extrême droite Viktor Orbán a déjà fait savoir qu’il entendait déroger à cette règle, défier la CPI en invitant Benjamin Netanyahu à Budapest. C’est peu ou prou ce que prônent les Républicains et le Rassemblement national, au mépris du droit international.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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