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ces obstacles qui ralentissent l’adaptation aux températures élevées

Un rapport publié mercredi par la Fondation Abbé-Pierre met en évidence le manque de politiques publiques pour lutter contre le phénomène des chaufferies, mal isolées face aux températures élevées. Si des normes existent pour la construction de logements neufs, les obstacles sont plus nombreux dans les logements existants.

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Une personne dans un logement en forme de bouilloire. Image d'illustration. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

Mauvaise ventilation et mauvaise isolation, absence de volets… Les « maisons de type chaudière » sont courantes en France. 55% des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2023. Ce chiffre est issu du dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre, publié mercredi 21 août.

Le nombre de personnes vivant dans un logement « trop ​​chaud » a augmenté de 26% depuis 2013, précise également la fondation dans ce rapport qui compile des données officielles.

La construction de logements neufs est soumise à une réglementation qui a évolué au fil du temps : la dernière en date, la RE 2020, pour « Règlement Environnemental », est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Elle vise à réduire considérablement la consommation énergétique des bâtiments et comprend des mesures pour lutter contre les températures élevées en été. Parmi celles-ci figurent une meilleure isolation thermique des murs, une meilleure ventilation, des systèmes de protection solaire, ou encore des réseaux de chauffage et de refroidissement pour se passer de climatisation individuelle.

« Mais les nouvelles constructions ne représentent qu’environ 1% des constructions supplémentaires par an »relativise Danyel Dubreuil, coordinateur de Rénovons, expert en efficacité énergétique au sein du réseau Cler. Le problème concerne avant tout l’habitat existant, puisqu’il n’existe pas de normes contraignantes pour lutter contre les températures élevées.

« La réponse de base est d’installer la climatisation. Le problème est qu’en procédant de manière incontrôlée et généralisée, nous aggravons les problèmes.déplore Danyel Dubreuil. La climatisation, qui dégage de l’air chaud, produit des effets d’îlot de chaleur dans les zones urbaines et aggrave le phénomène de surchauffe. Et cela crée une insécurité énergétique de masse puisque l’énergie nécessaire au fonctionnement de la climatisation est importante et payante. »

« Il faut soutenir une politique publique spécifique d’adaptation à la chaleur, à l’image de ce qui a été fait pour les passoires thermiques pour le froid. »

Danyel Dubreuil, coordonnateur de Rénovons

à franceinfo

« La question de la chaleur est encore insuffisamment prise en compte » par les pouvoirs publics, estime-t-il. Le rapport de la Fondation Abbé-Pierre rappelle par exemple que les logements doivent être loués avec un « température minimale réglementaire de 19 degrés en moyenne. (…) Aucune température maximale n’est indiquée pour la location »Des travaux de l’Ademe (Agence pour la transition écologique) se penchent sur la question du bon usage de la climatisation. « Existe-t-il une température maximale acceptable ? Doit-on dire que si on fixe une norme de chauffage à 19 degrés, on fixe une norme de froid à 26 degrés, comme semble nous le dire l’Ademe ? » Il n’y a pas « résultat communément accepté », poursuit l’expert.

De plus, a-t-il ajouté, d’autres obstacles pourraient entraver certains travaux de rénovation à l’extérieur des bâtiments. « Il faut revisiter un certain nombre d’approches culturelles que nous avons en France, notamment la place des Architectes des Bâtiments de France (ABF) dans le processus de décision pour intervenir de telle ou telle manière sur tel ou tel bâtiment qui, bien souvent, est un obstacle à la réalisation de travaux adéquats. » Les ABF sont chargées de suivre les projets de construction ou de travaux réalisés dans les secteurs protégés, dont certains sont situés à proximité de monuments historiques. Elles émettent des avis qui peuvent être contraignants.

Cammile Bussière

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