Ces militants de Kamala Harris racontent leur « pire » soirée
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Ces militants de Kamala Harris racontent leur « pire » soirée

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Sur le campus de l'université Howard de Washington, le 5 novembre 2024, la défaite de Kamala Harris a été vécue comme un choc. (ANGÉLA WEISS / AFP)

Les résultats de l’élection américaine sont sans appel : Donald Trump a remporté le vote populaire et celui des électeurs. Une véritable douche froide pour les démocrates, qui misaient beaucoup sur leur candidat.

Il est de retour. Donald Trump a réussi son pari de revenir à la Maison Blanche, mardi 5 novembre, avec une nette victoire, qui a provoqué une véritable onde de choc aux Etats-Unis. Sa victoire a été claire et rapide, l’ancien président remportant en quelques heures les deux Etats disputés de Caroline du Nord et de Géorgie, avant que le Wisconsin et la Pennsylvanie ne lui servent de tremplin final.

Pour le camp de Kamala Harris, qui avait placé tous ses espoirs dans son vice-président de Joe Biden, c’est un choc. A Philadelphie, en Pennsylvanie, comme sur le campus de l’université Howard à Washington, les démocrates, réunis pour l’occasion, confient avoir passé le « pire« soirées.

A « Philly », ville où a été rédigée la Déclaration des droits, c’est-à-dire les dix premiers amendements à la Constitution américaine, Gabor, l’organisateur d’une soirée, a promis une fête jusqu’au 20 janvier, date de l’investiture présidentielle. Mais dans son club, la célébration a viré au cauchemar alors que se profilait la victoire de Donald Trump. « C’est la preuve que la démocratie est moins importante pour les Américains que l’économie et le prix de leurs courses.il regrette.

« Si vous n’aimez pas la démocratie et que vous voulez payer moins cher un rouleau de papier toilette, bravo, vous avez gagné… Mais le prix, c’est la démocratie. »

Gabor, un militant démocrate

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Si, en 2020, il a fallu 4 jours à Joe Biden pour s’imposer dans le plus crucial des « swing states », quatre ans plus tard, il n’a fallu que quelques heures à Donald Trump. « C’est fou de réaliser ce qui se passeconfie Laura. Quand il est arrivé au pouvoir, j’avais 16 ans, ça a été un choc. Des années plus tard, je suis une femme adulte et nous pensons que les gens auraient du bon sens, qu’ils se soucieraient de leurs voisins.« 

Réunis sur le campus de l’université Howard à Washington, c’est le même sentiment : les partisans de Kamala Harris ont eu du mal à se rendre compte de leur défaite, eux, qui nourrissaient l’espoir d’un retournement de situation jusque tard dans la soirée. Et l’annonce que le candidat ne viendrait même pas prononcer un discours a été comme une douche froide.

Avec, en toile de fond, une inquiétude quant à la réélection de Donald Trump : dans cet établissement fréquenté à 80 % d’étudiants noirs, certains, comme Alana, professeur de sciences politiques, craignent un recul de nombreux droits. « Je suis un peu désorientée de voir que beaucoup d’électeurs n’ont pas compris la nécessité de protéger les droits des femmes, des minorités, des immigrés…», soupire-t-elle. Avant de poursuivre : «Voir que nous allons avoir un gouvernement républicain me fait peur, surtout pour les femmes noires qui vont traverser des moments difficiles pour survivre dans ce climat.« .

Reste que les femmes sur lesquelles Kamala Harris comptait énormément pour sa victoire, comme les jeunes d’ailleurs, cela n’a pas suffi… ou alors elle ne les a pas séduites. Cette jeune femme, étudiante en cinéma dans cette université, n’a, à ce stade en aucun cas, aucune explication à cet échec. « Vous savez, nous avons vu le visage de Kamala tous les jours. Nous étions plongés dans sa campagne… Alors nous pensions que les gens voulaient qu’elle gagne, qu’ils étaient davantage de son côté. Mais en réalité non. Nous le voyons avec les résultats. Donc je ne sais pas vraiment…« , sourit-elle, nerveusement.

Du coup, à Washington comme à Philadelphie, la fête a tourné court : à 2 heures du matin le 6 novembre, les chaises ont été rangées, les téléviseurs ont été éteints… Il ne restait plus qu’une chose à faire, plaisante Rick, ce militant de Pennsylvanie : « Il faut avancer ! Nous avons déjà traversé quatre années de Trump. Il suffit de se demander comment on va passer encore quatre ans… Allez vous coucher ! Réveillez-vous le matin et espérez le meilleur !« , se veut-il positif.

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