« Au total, 457 fouilles ont été effectuées sur des enfants entre juillet 2022 et juin 2023 en Angleterre et au Pays de Galles », rapporte Rachel de Souza, responsable de la défense des droits des enfants. Cela signifie qu’un enfant a été entièrement fouillé toutes les 19 heures.
Près de neuf jeunes fouillés sur dix étaient soupçonnés de possession de drogue.
Choc après le traumatisme d’une jeune fille de 15 ans
La moitié de ces perquisitions n’ont ensuite donné lieu à aucune action, « ce qui remet en question la nécessité » d’une pratique aussi « intrusive » qui expose les parties intimes, écrit la commissaire dans son rapport.
Rachel de Souza a publié un premier rapport en août 2022 après le tollé provoqué par la fouille corporelle intégrale infligée en 2020 à une adolescente noire de 15 ans dans l’infirmerie de son école.
La perquisition a été menée par deux policières, sans la présence d’un troisième adulte et alors que la jeune fille avait ses règles. Soupçonnée à tort d’avoir dissimulé du cannabis, la jeune fille a été profondément traumatisée par l’incident.
Depuis, le nombre de ces perquisitions a diminué (-42% en 2022 par rapport à 2020), notamment à Londres, et la disparité entre les mineurs noirs et le reste de la population s’est réduite.
« Les enfants noirs ont quatre fois plus de risques d’être fouillés à nu par rapport aux chiffres de la population nationale, et non six fois plus qu’auparavant », note le commissaire.
Mais il reste encore beaucoup à faire, a-t-elle ajouté, car « trop de fouilles à nu sont inutiles et dangereuses ».
« Elles ne devraient être pratiquées qu’en cas de danger clair et immédiat », recommande Rachel de Souza.
« Il s’agit d’une arrestation préventive d’un enfant qui n’est qu’un suspect », a souligné le commissaire sur la BBC. De plus, un troisième adulte devrait être présent, mais « dans 45% des cas, ce n’est pas le cas ».
« Le premier devoir de la police (…) devrait être de protéger les enfants », souligne-t-elle.
