Ces médicaments périmés sont efficaces bien après la date affichée, selon une association de consommateurs
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UF-Que choisir a mesuré la quantité de substances actives présentes dans 30 boîtes de comprimés, de gélules ou de sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, qui, selon les fabricants, étaient périmés.
SANTÉ – « Médicaments efficaces jusqu’à 30 ans après leur date de péremption. » C’est ce que révèle l’UFC-Que Choisir le 19 septembre. L’association de consommateurs dévoile les résultats d’une » test exclusif » ce qui montre que » L’écrasante majorité des médicaments à base de paracétamol et d’ibuprofène testés restent efficaces bien après la date de péremption indiquée sur les boîtes « .
L’organisme a fait mesurer par un laboratoire spécialisé la quantité de substances actives présentes dans trente boîtes de comprimés, de gélules ou de sachets de paracétamol ou d’ibuprofène, périmés selon les fabricants. Et les résultats du test sont sans appel : dans 80 % des cas, les médicaments contiennent suffisamment de substances actives pour être considérés comme efficaces.
» De plus, nos résultats suggèrent qu’il n’existe pas de relation entre l’année de péremption des médicaments et la quantité de principe actif encore présente. Preuve en est que le paracétamol, qui était censé être périmé en 1992, contient encore… 100 % de principe actif ! avance l’UFC-Que Choisir.
Une augmentation des pénuries
L’association dénonce les conséquences du gaspillage des médicaments : économiques, environnementales et sanitaires. Ces dates de péremption sont susceptibles de » augmenter artificiellement la demande de médicaments et contribuer à des pénuries ou à des tensions d’approvisionnement, comme on l’a vu récemment avec le paracétamol » souligne-t-elle.
L’UFC-Que Choisir conteste le système réglementaire en vigueur en France. D’une part, le fait que l’ANSM adopte une vision beaucoup plus restrictive que les autorités américaines pour déterminer si un médicament conserve ou non ses vertus thérapeutiques. Et d’autre part, le fait que les laboratoires puissent déterminer dans un « dossier médical » purement discrétionnaire » la date d’expiration des médicaments.
» Rien ne les oblige à repousser cette date, même s’ils pourraient parfaitement garantir l’efficacité des médicaments au-delà ! Ce qui laisse à se demander si, de leur point de vue, les critères économiques ne priment pas sur les critères scientifiques… « , s’interroge l’UFC-Que Choisir.
L’association de consommateurs a annoncé avoir saisi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour l’alerter des résultats de son enquête et lui demander de modifier si nécessaire le cadre réglementaire.
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