Ces fientes d’oiseaux génèrent l’un des cafés les plus chers au monde

Ce café, l’un des plus chers au monde, est obtenu à partir des fientes d’un oiseau, cousin du poulet.

Un café fait à partir d’excréments ? Oui, et on dit aussi qu’il est parmi les meilleurs du monde. De nombreux amateurs de café ont déjà entendu parler de ces cafés bio – c’est un euphémisme – appelés « cafés prédigérés ». Ils proviennent des déjections de certains animaux, amateurs de café, et dont le système digestif magnifierait les arômes des grains qu’ils ingèrent. Difficile à croire ? Pourtant c’est vrai, ces cafés sont aujourd’hui parmi les plus célèbres et les plus exclusifs, mais par extension ils sont chers, très chers, il faut parfois débourser plusieurs centaines d’euros pour un kilo de café.

En Thaïlande, les producteurs de café se procurent leur café à partir des crottes d’éléphants. En Inde, les agriculteurs récoltent les cerises de café crachées par certains singes, les macaques rhésus, dont la salive fermente les grains de café. Dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, comme le Vietnam et l’Indonésie, les producteurs de café récupèrent les grains de café digérés par les civettes pour les vendre. Mais en matière de café de luxe, ces trois types de café sont surclassés par un autre du même type, un café extrait des crottes d’un oiseau : le pénélope panaché ou jacu.

Pendant plusieurs décennies, le Brésil, premier producteur mondial de café, a dû composer avec cet oiseau d’Amérique centrale, cousin du poulet, remarquable par ses plumes noires qui ne font ressortir que le rouge écarlate de ses yeux et de sa gorge. L’oiseau est en effet très friand des cerises de café, qu’il cueille sur les caféiers. Tout a changé lorsque les agriculteurs ont découvert que non seulement les grains de café restaient intacts une fois évacués par le Jacu, mais que son système digestif faisait également ressortir les arômes les plus nobles du café.

Le « Jacu Bird » au goût très fruité, corsé et sucré est, selon les spécialistes, incomparable. Pour le déguster, il faut cependant mettre la main au portefeuille, certains revendeurs facturent 1600 euros le kilo. Un prix surprenant puisque le producteur n’a plus à sélectionner les grains ni à les cueillir. Il lui suffit de ramasser les excréments et de laver les grains avant de les sécher et de les proposer à la vente. Le prix s’explique en réalité par la rareté du produit. Seules quelques centaines de kilos sont produits chaque année. En France, il est possible d’en trouver dans quelques rares coffee shops en ligne mais il faut parfois débourser plusieurs centaines d’euros pour quelques tasses seulement.

A noter que si vous souhaitez déguster ce café aux notes de chocolat et de noix, il faut également être prêt à acheter le matériel adéquat. Oubliez la cafetière italienne, la machine expresso et la presse française. Il faudra le préparer en utilisant une méthode de préparation manuelle comme la bonne vieille « Chemex » ou avec une « V60 » mais c’est la garantie de déguster ce café de la meilleure des manières et d’en avoir pour son argent.