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Ces femmes républicaines qui soutiennent Donald Trump envers et contre tout

En quelques décennies seulement, Donald Trump a su faire preuve de brutalité envers les femmes. Ce fut le cas en 2018 d’Omarasa Manigalut-Newman, personnalité de la télévision (elle a participé à son émission, L’apprenti). A l’époque, il la traitait de « folle, de canaille qui pleure », l’accusant d’être « une chienne ». Il a également été reconnu coupable d’agression sexuelle dans une affaire qui l’opposait à Jean Carrol. Et bien sûr, il y a eu l’épisode de Stormy Daniels qui, lors du procès en mai, a montré à quel point l’ex-président des États-Unis pouvait se montrer odieux envers les femmes.

Donald Trump continue cependant de bénéficier du soutien d’une partie importante de l’électorat féminin républicain en vue de l’élection présidentielle de novembre. Et pour de nombreux républicains réunis sous la bannière « Women for Trump », les questions économiques, de sécurité nationale et les valeurs conservatrices priment sur les inquiétudes concernant le comportement de l’ancien président. Leur engagement reflète également celui d’une base républicaine plus large, mettant en avant des positions traditionnelles sur des sujets tels que l’économie, l’immigration et l’opposition à l’avortement.

Des voix républicaines influentes

Ce phénomène est visible dans les discours de personnalités républicaines influentes comme Melissa Deckman, PDG du Public Religion Research Institute. Cette dernière affirmait en début d’année que les femmes républicaines étaient prêtes à « passer sous silence » les accusations portées contre Donald Trump en raison de leur fort soutien à sa politique. « La réalité est que les femmes républicaines sont républicaines pour une raison : elles soutiennent fermement ces politiques et sont prêtes à fermer les yeux sur elles », a-t-elle déclaré à 19thnews.

Même son de cloche du côté de Marjorie Taylor Greene, membre influente du Congrès qui soutient fermement Donald Trump. Selon elle, sa politique est plus importante que ses ennuis juridiques. Un sondage PRRI de mai dernier montrait que malgré les polémiques et les procès, les femmes républicaines (mais pas que) restent fermement attachées à Donald Trump, attirées par ses promesses sur la sécurité nationale et l’immigration. Toujours selon PRRI, 37 % de l’électorat féminin (démocrates, républicaines et indépendantes) envisagent toujours de voter pour lui.

Les raisons d’un soutien durable

Les femmes qui voteront pour Donald Trump en novembre partagent donc une vision politique alignée sur ses positions sur des sujets essentiels pour elles. Beaucoup prônent un rôle plus traditionnel pour la famille et s’opposent aux questions sociales progressistes, telles que les droits des transgenres ou le mariage homosexuel. Par exemple, la politique ferme du candidat républicain contre l’avortement trouve un écho auprès de nombreuses femmes « pro-vie », une partie importante de l’électorat républicain.

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Sur le plan économique, les médias américains notent qu’un grand nombre de femmes associent la présidence Trump à la croissance économique, aux réductions d’impôts et aux politiques jugées favorables aux petites entreprises. « Même si elles n’aimaient pas Donald Trump, j’entends toujours des femmes dire ‘nous allions bien, nous étions économiquement plus fortes' », note Rina Shah, une républicaine opposée à l’ancien président et qui a travaillé pour plusieurs représentants au Congrès. Elle est notamment porte-parole de NextGen GOP, une organisation visant à réformer le Parti républicain.

À cela, il faut ajouter une perception de « force et de leadership ». L’image de Donald Trump en tant que leader décisif est particulièrement attrayante pour les femmes qui apprécient la dureté en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. Mais pour Rina Shah, Donald Trump est avant tout « un criminel reconnu coupable ». « Je ne peux pas voter pour (lui). Il doit être vaincu », a-t-elle déclaré en juillet sur CNN.

Une base électorale blanche mais pas seulement

La majorité des partisans de Donald Trump sont des femmes blanches. En 2020, il a obtenu un soutien important auprès de ces derniers, notamment ceux sans diplôme universitaire, recueillant 53 % des suffrages auprès de cette partie de la population, selon une longue étude du Pew Research Center. Cela représente environ 20 millions d’électeurs sur un total de 37 millions. Il existe cependant une certaine diversité au sein de sa base féminine, avec des différences notables entre les groupes ethniques.

Parmi d’autres populations aux États-Unis, le soutien de la communauté latino-américaine augmente, en particulier dans des régions comme le sud de la Floride et le Texas. Ces femmes, souvent plus conservatrices sur des questions comme l’immigration et les valeurs familiales, voient en Donald Trump un défenseur de leurs intérêts économiques, note le Pew Research Center.

Peu d’impact dans d’autres groupes de femmes

En revanche, le soutien à Donald Trump parmi les femmes noires reste faible malgré les efforts de personnalités conservatrices comme la commentatrice politique Candace Owens, qui affirme que « Kamala Harris est très dangereuse ». Elle s’est fait un nom en s’opposant au mouvement Black Lives Matter ainsi qu’à l’avortement. De même, la communauté asiatique et d’autres minorités manifestent un soutien limité, à l’exception de quelques groupes qui aiment ses positions économiques ou son opposition aux politiques progressistes.

Selon une étude de l’AAPI, un organisme de recherche sur les communautés amérindiennes et asiatiques, seuls 31 % des Asiatiques devraient voter pour Donald Trump. Mais malgré ce manque de soutien de la part de nombreuses Américaines, la candidate ne compte pas baisser les bras. Sur sa plateforme Truth Social, il continue de leur marteler des messages. « Les femmes sont plus pauvres qu’il y a quatre ans, sont en moins bonne santé, moins en sécurité dans la rue (…) Je vais résoudre tout cela, et vite, et enfin ce cauchemar national sera terminé », a-t-il déclaré. fin septembre.

Ces messages trouveront-ils un écho favorable auprès des femmes encore indécises, voire réticentes ? Rien n’est moins sûr car la campagne est loin d’être terminée. Et Donald Trump pourrait encore faire une erreur.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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