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ces femmes dénoncent le harcèlement « quotidien » dans les transports en commun

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Une campagne d'affichage dans le métro parisien pour le 31 17, le numéro d'appel d'urgence en cas d'agression sexuelle dans les transports en commun. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS via AFP)

Le nombre d’agressions enregistrées contre les femmes dans les transports est en augmentation, selon le rapport annuel du ministère publié mardi. En Ile-de-France, où l’on constate la majorité des attentats, ces usagers expriment leur ras-le-bol.

Les violences sexuelles et sexistes dans les transports en hausse de 15% en un an. C’est ce qui ressort du rapport annuel de « Attaques sexistes dans les transports » pour 2023 publié par le ministère des Transports mardi 26 novembre. Dans son communiqué, le ministère précise que « 4 091 contactés sur tous les réseaux d’opérateurs ont contribué à l’élaboration de ce rapport..

Dans le détail, 36% de ces attaques sont « abus sexuels et sexistes sans contact »37% « concerne une agression sexuelle avec contact » et 27% sont « outrages sexistes ». La majorité des attaques sont constatées en Île-de-France, selon le rapport. Les agressions et cas de harcèlement sont encore très présents dans les transports franciliens, comme a pu le constater le journaliste de franceinfo.

Sur un quai du RER, Victoire attend son train pour rentrer chez elle en banlieue parisienne, écouteurs dans les oreilles, elle lève un œil inquiet quand quelqu’un s’approche. Elle se méfie car Victoire est très fréquemment victime de harcèlement dans les transports : « Chaque semaine, ça fait partie de mon quotidien, j’ai appris à l’ignorer » explique-t-elle.

Situations que Marie, étudiante, a également vécue : « Je me suis déjà fait peloter dans le RER B en allant en cours, quelqu’un s’est déjà masturbé devant moi, des insultes aussi très souvent. »

« Ce n’est pas forcément quand on rentre tard le soir, mais aussi l’après-midi… Enfin, presque tout le temps. »

Marie, étudiante, victime de harcèlement dans les transports franciliens

sur franceinfo

Selon le rapport du ministère, l’agglomération parisienne représente à elle seule plus de la moitié des cas d’attentats enregistrés, avec le RER, le Transilien mais aussi le métro. « Une fois que je suis monté dans l’escalator, il y avait un téléphone sous ma jupe qui filmait ma culotte, raconte Victoire. Ma sœur, il lui est arrivé qu’un homme, bien sûr, se tenait derrière elle et elle m’a dit : « J’avais peur de sentir sa main remonter le long de ma cuisse. ..’ On se méfie de vous, je n’ai pas arrêté car on se méfie surtout des hommes qui viennent nous parler. » souligne la jeune femme.

Le ministère explique que cette augmentation du nombre d’agressions contre les femmes est en partie due aux récentes campagnes de communication et aux nouveaux dispositifs qui ont contribué à libérer davantage la parole. Dans les couloirs de certaines stations du métro parisien, on retrouve ces affiches faisant la promotion du 3117, le numéro d’urgence de tout témoin ou victime d’agression sexuelle.

Mais c’est une communication pas assez visible pour certains utilisateurs : « J’avais l’impression qu’il y avait un numéro d’urgence, là, je n’en entends plus parler »dit l’un d’eux. « C’est peut-être une communication mal faite donc je n’en ai pas conscience, mais je n’ai pas spécialement l’impression que ça ait changé »selon un autre, « Non, rien n’a changé« , assure un troisième passager.

Un manque de communication que les régions et la SNCF tentent de compenser. La région Grand Est, par exemple, a récemment lancé une nouvelle campagne, « Une campagne d’affichage a été réalisée à l’intérieur des trains »précise Sylvie d’Alguerre, conseillère régionale du Grand Est, déléguée à l’égalité femmes-hommes. « Ce ne sont pas que des petites affiches, c’est vraiment un format avec le numéro d’urgenceassure-t-elle. Et de la même manière, nous travaillons aussi avec l’Éducation nationale car nous avons aussi la question des bus qui transportent nos lycéens. Et là aussi, nous avons mené une grande campagne pour communiquer sur ces chiffres qui ne sont pas suffisamment connus« .

Comme de nombreuses régions, le Grand Est expérimente également des « lieux sûrs », des zones au sein des gares, ou à proximité, où les personnes peuvent se réfugier en cas de danger.

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