Ces entreprises françaises, notamment publiques, qui ont financé la victoire du camp Trump
Des filiales de groupes français aux Etats-Unis, comme le géant pharmaceutique Sanofi ou Pernod-Ricard, ainsi que des filiales d’entreprises publiques comme Airbus, EDF, Engie et Thales, ont contribué financièrement à la campagne présidentielle. Américain, souvent favorable au camp républicain, selon une enquête de l’Observatoire multinational, publiée mardi 5 novembre par le média indépendant Basta!
Publié le 6 novembre 2024
Publié le 6 novembre 2024
Dommage. Alors que Donald Trump revendiquait sa victoire, des entreprises françaises versaient de l’argent à des candidats au Sénat ou à la Chambre des représentants, privilégiant souvent le camp républicain, a révélé, mardi 5 novembre, une enquête de l’Observatoire des multinationales publiée sur les médias indépendants. Basta !. Son auteur a scruté le financement politique des filiales de groupes français aux Etats-Unis, sur la base de données compilées par OpenSecrets, en se concentrant sur l’argent transitant par le » comités d’action politique » (PAC). Et le résultat est saisissant.
D’autant que ces financements ont, à de nombreuses reprises, été destinés aux hommes politiques de la faction la plus extrémiste du Parti républicain, contestataires de la légitimité de l’élection de 2020. Parmi les entreprises qui se sont livrées à ce petit jeu de conciliation avec l’extrême droite américaine, figurent Sanofi, Pernod-Ricard, ou encore des filiales d’Airbus, EDF, Engie ou Thales.
78% des financements Pernod-Ricard consacrés aux Républicains
Ainsi, le géant pharmaceutique Sanofi, dont 50 % de la filiale qui produit le Doliprane est cédée au fonds d’investissement américain CD&R, a financé des campagnes électorales, principalement pour les Républicains. Par exemple, 30 000 $ ont été reversés aux comités républicains nationaux du Sénat et du Congrès. Des campagnes de candidats refusant de reconnaître le résultat des élections de 2020 ont également été financées par la multinationale, comme celle de John Joyce Lloyd Smucker, Guy Reschenthaler et Mike Kelly dans l’État de Pennsylvanie.
De même, la société privée Pernod-Ricard a également financé des candidats républicains qui refusaient d’accepter la défaite de Donald Trump. Et cette société consacre la majorité de ses financements, qui s’élèvent à près de 63 000 dollars, au camp républicain (78 %).
Une candidate opposée à l’avortement financé par Engie
Mais ce n’est pas tout. Les filiales des entreprises publiques françaises sont également concernées. Ainsi, le géant de l’aéronautique Airbus, contrôlé conjointement par la France, l’Allemagne et l’Espagne, affiche 276 000 dollars de contributions, en grande majorité en faveur des Républicains, explique l’Observatoire des multinationales.
Par ailleurs, le PAC EDF aux Etats-Unis a certainement apporté 58% de contributions aux candidats démocrates. Cependant, des républicains alignés sur le déni électoral trumpiste comme Bob Good (Kansas) ou Ben Cline (Virginie) ont également été aidés financièrement. L’auteur de l’enquête note également un versement de 10 000 dollars au Comité national républicain du Sénat.
D’autres groupes publics comme Thales ou Engie ont également versé leurs contributions aux deux principaux partis américains. Mais certains des candidats républicains soutenus sont les plus problématiques. Ainsi, le géant de l’énergie Engie a financé Jeff Duncan (Caroline du Sud), opposé au droit à l’avortement, hostile à la lutte contre les discriminations à l’école ou aux mesures visant à limiter le réchauffement climatique. Enfin, Orano (anciennement Areva), dont le PAC ne fait état que de 2 500 dollars de dons, a aidé le républicain Chuck Fleischmann du Tennessee, qui a également voté contre l’approbation du résultat des élections de 2020.
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, L’humanité ne dépend pas des grands groupes ou des milliardaires. Cela signifie que :
- nous vous apportons des informations impartiales et sans compromis. Mais aussi ça
- nous n’avons pas pas les moyens financiers dont bénéficient d’autres médias.
Une information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
je veux en savoir plus