Ces destinations sont toujours interdites aux femmes
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Ces destinations sont toujours interdites aux femmes

Ces destinations sont toujours interdites aux femmes



L’égalité entre les femmes et les hommes est un concept (vraiment) très abstrait dans certaines régions du monde. Comme en témoignent ces destinations où les femmes sont purement et simplement bannies du territoire.

Mont Athos, Grèce

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990, « La Montagne Sainte », comme on la surnomme, est interdite aux femmes depuis près de 1 000 ans. En effet, selon une règle édictée en 1046, seuls les hommes peuvent fouler cette île escarpée de la mer Égée, temple mondial de la religion orthodoxe.

Certains le font toute l’année, comme les 3 000 moines qui y vivent sur une île parmi la vingtaine de monastères accrochés à la presqu’île. D’autres n’y passent que quelques jours, comme les dizaines de milliers de pèlerins du monde entier qui, munis d’un visa spécial, viennent visiter ce site qui a un statut particulier en Grèce.

Quoi qu’il en soit, cette discrimination envers les femmes, remise en cause à plusieurs reprises par des manifestations et même par une résolution du Parlement européen votée en 2003, reste de mise pour éviter toute « tentation » aux moines ayant fait vœu de célibat, selon les autorités religieuses. Au Mont Athos, en ce qui concerne les animaux, seules les chattes sont autorisées à gambader avec leurs compagnons mâles. Les rongeurs doivent être chassés…

Parc Band-e-Amir, Afghanistan

Avec le retour des talibans au pouvoir en 2021, les femmes sont de plus en plus effacées de l’espace public et leurs droits considérablement restreints en Afghanistan. C’est le cas à Band-e-Amir, dans la province de Bamyan. Cet immense parc national connu pour ses splendides lacs, ses falaises et ses barrages naturels, également classé au patrimoine mondial de l’Unesco, a vu des combattants talibans stationnés à ses entrées en 2023 pour refouler tout visiteur qui tenterait de venir se promener ou prendre du bon temps.

Motif invoqué : atteinte à la « pudeur », car ici, en pleine nature, les femmes ne respectent pas suffisamment le port du hijab (vêtement couvrant le corps et la tête), selon les talibans. « Les femmes et nos sœurs ne pourront pas aller à Band-e-Amir tant que nous n’aurons pas établi de directives (…). Le tourisme existe, elles peuvent faire du tourisme, mais le tourisme n’est pas obligatoire »« C’est un pas en arrière terrifiant quand on sait que lorsque le parc national a été créé en 2009, le site employait les premières femmes gardes forestières du pays », a déclaré le ministre afghan de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu.

L’île d’Okinoshima et le mont Ōmine, Japon

Au Japon, deux hauts lieux de la culture shintoïste pratiquent également le « No Women Admitted ». Le premier est un territoire très réduit. Au milieu de la mer de Genkai, l’îlot d’Okinoshima ne compte qu’un seul sanctuaire, habité à l’année par un seul prêtre. Ce confetti sacré n’accepte aucune femme sur son sol depuis un millénaire. Chaque année, seuls 200 hommes triés sur le volet sont autorisés à débarquer sur l’île le 27 mai (pas un autre jour), pour venir prier une poignée d’heures.

Pour justifier l’exclusion des femmes, plusieurs théories plus ou moins farfelues sont avancées. Certaines évoquent la jalousie des déesses de l’île, d’autres que le voyage en mer serait trop dangereux pour les femmes ou encore qu’elles pourraient souiller cette terre spirituelle avec leurs menstruations…

Les femmes connaissent une situation similaire au mont Ōmine, sur l’île de Honshu. Elles n’ont pas non plus le droit d’accéder à son sommet ni aux temples et sanctuaires shintoïstes et bouddhistes de la région. En 2004, lorsque la montagne a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, plus de 10 000 Japonaises ont signé une pétition demandant la levée de cette interdiction. En vain.

Hambourg, Herbertstrasse, Allemagne

Enfin, pour terminer ce tour non exhaustif des destinations interdites aux femmes, cap sur l’Allemagne. Cela peut surprendre, mais Hambourg possède une rue avec une haute grille bloquant le passage des femmes qui voudraient s’y promener. Cette rue, Herbertstrasse, est située au cœur de son « quartier rouge ». Si les prostituées féminines sont autorisées à y travailler, les touristes et les garçons de moins de 18 ans ne peuvent pas déambuler librement et passer devant les vitrines aux néons, comme c’est le cas par exemple à Amsterdam.

Cette restriction remonte à l’époque nazie. À partir de 1933, afin de contrôler et, disait-on, d’empêcher qu’elles ne «contaminent» les mœurs des Allemands, les prostituées travaillant dans la Herbertstrasse furent persécutées par les nazis. Au total, plus de 3 000 femmes furent arrêtées à Hambourg et parfois envoyées dans des camps de concentration parce qu’elles étaient prostituées ou soupçonnées de l’être.

Aujourd’hui, les barrières de la Herbertstrasse et l’interdiction de visite pour les femmes sont toujours en place. Pour garder vivant le souvenir de ce terrible épisode de la Seconde Guerre mondiale ? Certainement.

GrP1

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