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Ces copropriétaires d’Echirolles vont devoir payer des travaux à cause du trafic de drogue


D’ici vendredi 9 heures, les propriétaires et locataires de 80 appartements d’une copropriété privée doivent évacuer leur logement. C’est ce qu’a décidé le maire d’Échirolles, près de Grenoble (69), après avoir pris deux arrêtés de sécurité (un pour la copropriété et un pour le parking). S’ils refusent de partir, « leur évacuation forcée sera effectuée, si nécessaire avec le concours des forces de l’ordre », prévient l’arrêté du 23 septembre 2024 qui Le Figaro a procuré. Les habitants sont exposés à une «danger permanent de mort« . La raison de ce danger ? « Risque important d’électrocution et risque élevé d’incendie« La question se pose alors : est-il légal d’expulser des habitants à cause du trafic de drogue ?

Procédons dans l’ordre. Si la sécurité des habitants est en danger, le maire a le droit – et même le devoir – de prendre un arrêté dit « de sécurité » pour évacuer l’immeuble et mettre à l’abri les occupants, selon le code général des collectivités territoriales (article L2131-).C’est la responsabilité de la mairie« , reconnaît la municipalité. Les résidents pourront regagner leurs appartements une fois les travaux de « sécurité d’urgence« , qui devraient durer trois semaines, seront achevés.

Les squatteurs ont été expulsés en janvier 2024

La question est alors de savoir ce qui a provoqué cette évacuation. Dans son communiqué, la mairie mentionne «actes malveillants liés à trafic de drogue ». Mais à la lecture du décret, il apparaît que la copropriété prend également un coup. La municipalité dénonce un « désengagement de certains copropriétaires» et un «l’entretien des parties communes qui n’est pas assuré depuis plusieurs mois« , « malgré la mobilisation constante de la police » Tout en reconnaissant la difficulté d’entretenir le bâtiment en raison de l’insécurité qui y règne : « Aucune entreprise de nettoyage ou d’entretien ne veut plus travailler sur ce site.»

Une brèche dans laquelle les copropriétaires pourraient s’engouffrer pour soutenir leur défense.L’arrêté n’a pas été pris en raison d’un squat ou d’un trafic de drogue mais en raison des risques d’incendie et d’électrocution. La difficulté pour les copropriétaires de faire appel à des professionnels pour rénover l’immeuble peut être un argument pour contester l’arrêté municipal et refuser de payer les travaux.« , analyse Me Romain Rossi-Landi, avocat en droit immobilier. Par ailleurs, selon nos informations, les copropriétaires ne sont pas restés les bras croisés : une procédure d’expulsion a abouti, en janvier 2024, à l’éviction des squatteurs, avec la présence d’un huissier.

Car c’est l’autre enseignement du décret : les travaux sont à la charge des copropriétaires.La mairie n’est en aucun cas responsable de ces travaux que nous demandons, depuis longtemps, à la copropriété.« , se défend la municipalité. Si les copropriétaires ne se mettent pas en conformité dans le délai imparti (trois semaines), la mairie d’Échirolles réalisera les travaux aux frais de la copropriété. En revanche, la municipalité a prévu de reloger les habitants qui le souhaitent, « dans des hébergements d’urgence ou des chambres d’hôtel« , comme le prévoit la loi (article L511-10 du code de la construction et de l’habitation). A ses frais ? « Nous allons discuter avec toutes les parties prenantes pour protéger les occupants. Les humains d’abord ! Pour le reste, nous trouverons des solutions« , explique la mairie.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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