ces chrétiens libanais craignent des tensions avec les populations déplacées
Avec environ 600 000 personnes déplacées au Liban, dont plus de la moitié sont des enfants, la peur des tensions communautaires reste palpable. La générosité est mise à l’épreuve.
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Les bombardements israéliens ont visé jeudi 10 octobre des cibles du Hezbollah, alors que les combats se poursuivent dans le sud du Liban. Les États-Unis ont mis en garde contre toute offensive dans ce pays qui « cela ressemblerait à » à celui qui a dévasté la bande de Gaza. Plus de deux semaines après l’intensification des frappes israéliennes sur le Liban, franceinfo s’est rendu à Jbeel, village chrétien accroché au Mont Liban. Sans même parler des tensions communautaires, la solidarité avec les chiites ne va pas toujours de soi.
Près de 12 000 familles chiites du sud du pays ont trouvé refuge ici, à 60 km de Beyrouth. Déjà pendant la guerre de 2006, les habitants avaient accueilli des personnes déplacées. Ce général à la retraite a ouvert gratuitement sa maison à deux familles, soit sept personnes au total dont trois femmes, trois petites filles et un homme, chassés par les bombardements. Ils dorment désormais au 2ème étage. «C’est satisfaisant pour moi. J’aime aider les gens qui sont dans cette situation. témoigne le propriétaire. Mais a-t-il peur de devenir une cible pour l’armée israélienne ? « Non, du tout. Je n’ai pas peur. »
Si cet accueil est pour lui une évidence, les autres résidents sont moins généreux. Certains louent leur logement et n’hésitent pas à augmenter les prix, tandis que d’autres refusent catégoriquement le moindre geste. Comme cet habitant que l’on appelle au téléphone et qui possède pourtant un grand appartement dans le village.
« Je ne fais pas confiance au Hezbollah. Si je le loue, l’un d’entre eux pourrait s’y installer. Le bâtiment pourrait être pris pour cible. Je ne veux mettre personne en danger ni faire exploser mon bâtiment. »
Un propriétaire à Jbeelsur franceinfo
Il faut dire que dans les premiers jours de la guerre, lorsque des milliers de déplacés se déplaçaient du sud vers le nord, certains appartenaient clairement au Hezbollah, comme l’assure un responsable politique local.. « Au début, il aurait pu y avoir des tensions, car il y avait des combattants armés pour organiser l’arrivée des familles. Mais ils sont partis au bout de deux jours. La crainte, c’est qu’il y ait des combattants armés qui se glissent parmi les déplacés. Après, les gens sont devenus conscients de la crise humanitaire, et maintenant ils les acceptent. Le village de Jbeel n’a jusqu’à présent jamais été pris pour cible par l’armée israélienne.