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Ces candidats du RN qualifiés malgré tout pour le second tour – Libération

Élections législatives 2024cas

Des dizaines de candidats désignés par l’extrême droite pour ces législatives ont été pointés du doigt par la presse pour leurs propos odieux ou répréhensibles. Ce qui n’a pas empêché un bon nombre d’entre eux de se qualifier pour le second tour, sans que la majorité sortante ne se désiste systématiquement.

Considérant que Prisca Thevenot devrait être renvoyée « sur son île » ou « Toutes les civilisations ne sont pas égales » et que certains « sont restés juste en dessous de la bestialité dans la chaîne de l’évolution » n’est plus un obstacle pour briguer un siège de député. A l’approche du premier tour des élections législatives, Libérer en particulier, mais aussi de nombreux autres titres de la presse française, avaient recensé un certain nombre de propos racistes, antisémites, complotistes, pro-Kremlin, tenus, en ligne ou non, par des candidats investis par le Rassemblement national ou ses fidèles ciottistes, qui ont suivi le président (contesté) de LR dans son alliance avec le parti Le Pen. Au lendemain du vote du dimanche 30 juin, huit d’entre eux, tous sortants, ont déjà été réélus. Et des dizaines d’autres se sont qualifiés pour le second tour. La plupart sont même en position de force pour entrer à l’Assemblée nationale.

Au total, Libération a recensé près de 70 candidats d’extrême droite pointés du doigt par la presse qui ont franchi le seuil du premier tour. Avec un bonus à la radicalité ? Plus de la moitié, soit 37, se sont non seulement qualifiés mais ont également remporté l’élection au premier tour (8) ou apparaissent favoris pour le second tour (29). A l’image de Roger Chudeau, candidat dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher, qui s’en est pris jeudi soir à l’ancienne ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem sur sa double nationalité franco-marocaine, synonyme selon lui de nationalité française. « problème de double loyauté ». « Je pense que c’était une erreur (qu’elle soit ministre) et que ce n’était pas une bonne chose pour la République », « Il y a une chose que je ne veux pas dire, c’est que je suis en train de me battre pour la liberté », a-t-il expliqué sur BFM, avant d’être désavoué le lendemain par Marine Le Pen. Dimanche soir, il a récolté 49,72% des voix.

Autre exemple, Sophie Dumont, candidate dans la 4e circonscription de Côte-d’Or, qui a suggéré sur X (ex-Twitter) que Reconquête était financée par les juifs, en réaction à une prise de position de Sarah Knafo en faveur de l’abattage rituel : « Le petit geste qui trahit l’origine des fonds qui alimentent Reconquête », a écrit la candidate. Dimanche, elle a été portée en tête par les électeurs bourguignons avec 42,24% des voix. Tout comme Monique Griseti (45,54%) dans la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône qui, sur Facebook en janvier 2022, lançait à propos du chanteur Gims : « Qu’il retourne d’où il vient, qu’il amène toute sa tribu avec lui. Qu’il aille traire la chèvre, ça nous donnera des vacances. »

Face à des propos répréhensibles, il n’est pas toujours nécessaire de baisser les bras

Sans oublier Marie-Christine Sorin, dont Libération avait trouvé des messages sur X qui expliquaient par exemple que « Toutes les civilisations ne sont pas égales » et que certains « sont restés juste en dessous de la bestialité dans la chaîne de l’évolution. » La même personne a encore regretté de ne pas avoir pu le dire à la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, « de retourner sur son île (elle est née à Strasbourg mais est d’origine mauricienne, ndlr) sans être accusé de racisme. Dans la 1ère circonscription des Hautes-Pyrénées, les électeurs la placent en tête avec 34,09% des voix. La candidate d’Ensemble, arrivée en 3e position (24,84%) derrière la candidate LFI portant les couleurs du Nouveau Front populaire (29,53%), a pris le temps de la réflexion avant de se retirer.

Une barrière républicaine qui n’est pas automatique contre ces lepénistes aux propos répréhensibles, ou d’autres au passé marqué du sceau du radicalisme. Par exemple, dans la 1ère circonscription du Val-d’Oise, Anne Sicard, « enseignante, responsable associative, mère de famille nombreuse » mais surtout responsable du fonds de dotation de l’Institut Iliade, dont elle a aussi longtemps géré la formation. A savoir, un mouvement qui forme depuis des années des générations de jeunes suprémacistes blancs, des héritiers de Génération identitaire (dissoute pour son racisme et la violence de ses militants en 2021) aux fondamentalistes de l’Academia Christiana (visée par une procédure d’interdiction annoncée par les autorités en décembre) notamment. Dimanche 30 juin, Anne Sicard a obtenu 33,65% des voix, devant son adversaire du Nouveau Front populaire (30,80%) et la candidate de la majorité (25,46%), qui a pourtant annoncé qu’elle resterait dans la course.

« Pro-Kremlin » mais élu ou qualifié

En fin d’après-midi, ce Mardi 2 juilletLibéré Au total, deux candidats de la majorité présidentielle et trois candidats LR se maintiennent malgré une éventuelle victoire d’un candidat RN pointé du doigt par la presse. Face à ces derniers, dans une course à trois, ceux du NFP se sont retirés dans douze circonscriptions, contre trois pour ceux d’Ensemble. Aucun candidat LR n’a fait ce choix.

Enfin, les candidats du RN étiquetés « pro-Kremlin » par la presse ont également fait bonne figure. Sur les quinze dont les noms ont circulé, tous se sont qualifiés. Deux titulaires ont même assuré leur siège ce dimanche, Bruno Bilde (59,24 %) dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais et Julie Lechanteux (51,5 %) dans la 5e circonscription du Var. Le premier était parti en Russie en 2018 en tant que candidat de l’opposition. « observateur » de l’élection présidentielle russe (théâtre de fraudes électorales massives). Le second a joué le rôle « observateur électoral » en Russie en 2020 à l’occasion du vote d’une réforme constitutionnelle permettant à Vladimir Poutine de briguer plus de deux mandats consécutifs. Un voyage financé par un « bienfaiteur mystérieux » selon le mondeUn bel hémicycle en perspective.

Cammile Bussière

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