Dans une enquête publiée ce jeudi 31 octobre, Médiapart fait des révélations choquantes sur plusieurs marques d’eau Nestlé contenant de l’arsenic.
Selon un rapport interne rédigé en juin 2022 et gardé secret par Nestlé, il expose plus de « 20 manquements et violations de la réglementation » en matière de sécurité et de qualité de l’eau.
Cette affaire remonterait au printemps 2022, lorsque les autorités sanitaires, notamment la DGCCRF, l’IGAS et l’ARS des Vosges, auraient procédé à des contrôles dans plusieurs usines Nestlé du départementpendant trois mois.
Selon Mediapart, ces organismes ont découvert « des structures souterraines, des faux murs en inox et des armoires dissimulant des traitements interdits sur les eaux minérales naturelles commercialisées ».
Suite à cette découverte, ils ont été mandatés pour poursuivre leurs investigations. De son côté, Nestlé demande une étude interne dont les résultats « ne doivent ni être copiés ni partagés avec des tiers ». Un rapport que Médiapart a réussi à obtenir et dont les résultats sont plus qu’inquiétants.
Des niveaux inquiétants d’arsenic
Un rapport interne de Nestlé révèle des concentrations d’arsenic atteignant 12 à 13 µg/L, au-dessus de la limite réglementaire de 10 µg/L fixée pour la sécurité alimentaire.
Les ingénieurs à l’origine du rapport attribuent le problème à l’utilisation de filtres à dioxyde de manganèse (MnO2) pour réduire les niveaux naturels d’arsenic, un processus mis en œuvre par Nestlé depuis 2012.
Cependant, le rapport indique que seulement 60 % de l’eau est traitée de cette façon, tandis que les 40 % restants sont mis en bouteille crus.. Ce mélange de lots traités et non traités rendrait difficile le maintien des seuils réglementaires en arsenic.
Les ingénieurs signalent également un deuxième échec : à mesure que les filtres s’usent, l’efficacité du traitement se réduit, entraînant une augmentation potentielle de la concentration en arsenic, parfois sous-estimée par rapport aux analyses initiales. Dans certains cas, la concentration d’arsenic non traité atteindrait jusqu’à 30 µg/L, un niveau bien supérieur à celui autorisé. Interrogé par Mediapart, Nestlé conteste les conclusions de l’enquête.
Dans notre diaporama, découvrez toutes les marques d’eau appartenant à Nestlé et celles concernées par une contamination à l’arsenic.