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Certificat médical prénuptial : ce qui va changer

Certificat médical prénuptial : ce qui va changer

Les modalités de délivrance du certificat médical prénuptial, requis lors de l’établissement de l’acte de mariage, viennent d’être modifiées.

En effet, un arrêté exécutif relatif au certificat médical et aux examens et analyses prénuptiaux est paru au dernier journal officiel n°76 du 13 novembre. Celui-ci stipule à l’article 2 que « le certificat médical est établi après un examen médical prénuptial obligatoire ». L’objectif de cette visite : tout d’abord, permettre aux futurs époux de faire le point sur leur état de santé et de rechercher des affections pouvant se transmettre de l’un à l’autre ou à leurs descendants.

Ensuite, dépister des pathologies ou des facteurs de risque qui pourraient poser un problème de santé aux futurs époux, lors d’une éventuelle grossesse. Et enfin, cette visite médicale fournira des informations plus larges sur le mode de vie, la santé reproductive et la planification familiale. Et c’est précisément à l’issue de cette consultation médicale, réalisée par un médecin en exercice pour chacun des futurs époux, que le certificat médical prénuptial sera délivré à chacun d’eux.

Point essentiel : le certificat médical ne peut être délivré que par le médecin après avoir procédé à un interrogatoire minutieux à la recherche d’antécédents familiaux ou personnels de pathologies chroniques, de maladies ou malformations héréditaires, notamment anomalies chromosomiques, maladies génétiques et cardiopathies congénitales.

De plus, il sera désormais important que le couple se soumette à un examen clinique complet, incluant la mesure de la tension artérielle, du poids et de la taille. En matière d’analyses médicales, il existe des examens biologiques obligatoires, à savoir la détermination du groupe sanguin (A, B, o, Rhésus) ainsi que des examens sérologiques pour la toxoplasmose, la rubéole et la syphilis.

Au niveau des tests biologiques recommandés, on retrouve la sérologie de l’hépatite virale B (VHB), la sérologie de l’hépatite virale C (VHC) ainsi que la sérologie du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). A noter que l’arrêté précise que le médecin peut prescrire d’autres examens biologiques nécessaires si sont constatés des signes ou symptômes pouvant conduire, notamment, à des pathologies sexuellement transmissibles.

Par ailleurs, la consultation du carnet de santé est également recommandée, afin de faire le point sur les vaccinations (tétanos, tuberculose, poliomyélite, rougeole, rubéole et coqueluche). Et ce n’est qu’après avoir lu les résultats de tous les examens et analyses que le médecin peut délivrer le certificat médical. « Le certificat médical atteste que les futurs époux ont subi les examens et analyses prévus par le présent arrêté. Il est signé et remis à chacun des futurs époux, en personne, par le médecin.

Cette attestation doit mentionner que les résultats et recommandations relatifs aux examens et analyses prénuptiaux leur ont été expliqués de manière éclairée et individuelle », précise le décret. Veuillez noter que ce certificat a une durée de validité. En effet, selon le décret, le notaire ou l’officier de l’état civil ne peut procéder à l’établissement de l’acte de mariage qu’après présentation, par chacun des futurs époux, du certificat médical prénuptial, daté de moins de trois mois.

Par ailleurs, l’article 7 du même décret stipule que le notaire ou l’officier de l’état civil doit établir, par l’audition simultanée des deux futurs époux, qu’ils ont pris connaissance des résultats des examens effectués par chacun d’eux. entre eux et les maladies ou facteurs de risque qu’ils pourraient révéler et qui contre-indiquent le mariage. « C’est mentionné dans l’acte de mariage. » Toutefois, le décret précise que le notaire ou l’officier de l’état civil ne peut refuser la conclusion du mariage pour des raisons médicales, contre la volonté des parties concernées.

Protéger le couple

si dans un premier temps, les personnes qui envisagent de se marier pouvaient se contenter d’un simple examen médical avec mention du groupe sanguin et explication de certaines maladies infectieuses, « il leur sera désormais obligatoire de se soumettre à un examen médical complet avec mention du poids ». , la taille et la tension artérielle », explique le Dr D. Cherif, infectiologue.

Assurant au passage que les analyses de la toxoplasmose, de la rubéole et de la syphilis sont devenues obligatoires, tandis que celles des hépatites B et C ainsi que du VIH sont recommandées. « Quant à ces dernières, j’aurais préféré qu’elles soient obligatoires aussi », estime-t-elle. Le Dr D. Cherif assure également qu’il est désormais également conseillé aux femmes de se faire vacciner contre la rougeole si elles ne le sont pas, deux mois avant d’envisager une grossesse. « Il est également conseillé au couple de se faire vacciner contre le virus de l’hépatite B », ajoute-t-elle.

Ces nouvelles dispositions permettront, selon le spécialiste, de prévenir plusieurs maladies transmissibles et protégeront le couple grâce à la vaccination, notamment celle contre l’hépatite B, qui est très bonne. « C’est aussi une mesure préventive pour protéger la santé des parents et de leurs enfants », conclut-elle.

De son côté, le Dr Yacine Iddir, président de l’association Santé pour tous, estime que ces nouvelles dispositions constituent une avancée importante pour la santé publique en Algérie. Selon lui, ces mesures permettent de mieux préparer les futurs époux à leur vie commune, en les sensibilisant aux risques sanitaires et en leur offrant un cadre de prévention, indispensable à leur bien-être et à celui de leur future famille.

« Il faut savoir que le dépistage des pathologies transmissibles, comme les infections sexuellement transmissibles (IST) et les maladies génétiques, permet d’intervenir à un stade précoce et de proposer des solutions adaptées, comme des traitements ou des conseils en matière de planification familiale. », explique-t-il. Précisant que l’interrogatoire détaillé et l’examen clinique, outre les analyses biologiques recommandées, permettent de dresser un état des lieux complet de la santé des futurs époux.

Selon le Dr Iddir, cela permet non seulement d’éviter les complications potentielles pendant la grossesse, mais également d’identifier les risques sous-jacents, tels que l’hypertension ou les antécédents familiaux de maladies chroniques, qui peuvent être gérés avant la conception. .

Concernant le dépistage des maladies héréditaires, comme les anomalies chromosomiques, la drépanocytose et autres pathologies génétiques, le Dr Iddir considère cela « particulièrement pertinent dans un pays comme l’Algérie, où certaines pathologies sont plus fréquentes.

Cela permet notamment de conseiller les futurs parents sur les risques et les mesures de prévention, voire de les orienter vers des consultations spécialisées en génétique, si nécessaire. Toutefois, le Dr Yacine Iddir insiste sur le fait que ces examens ne doivent pas être considérés comme une solution miracle.

A cet effet, il explique : « Si ces examens sont importants pour prévenir certaines maladies, il reste essentiel que les futurs époux soient également accompagnés dans leur démarche par des professionnels de santé compétents, et que ces examens soient accompagnés de conseils, notamment en matière de santé. éducation, mode de vie et sensibilisation à la planification familiale.

Ce sont des facteurs clés de succès pour que ces mesures aient un réel impact.» Autrement dit, le Dr Yacine Iddir salue ces nouvelles dispositions qui semblent « judicieuses et nécessaires pour promouvoir une meilleure santé reproductive et éviter les risques sanitaires ». Ils contribuent à poser les bases d’une meilleure gestion des risques sanitaires dans la vie du couple et de la famille », conclut-il.

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