ENTRETIEN – Le directeur général de Fondapol* revient sur les élections européennes et la nouvelle place du Rassemblement national au centre de la politique française et européenne. Il souligne les positions pro-européennes et pro-démocratie des électeurs des partis dits populistes, même s’ils restent attachés à leurs États-nations.
Cet article provient du Figaro
Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale après un vote européen. Cela illustre-t-il l’européanisation du débat politique ? ?
C’est une première et la décision est surprenante. Le fait d’avoir prononcé la dissolution de l’Assemblée nationale le soir du résultat des élections européennes nationalise l’interprétation des élections européennes. C’est d’autant plus surprenant que le contraire avait été affirmé par Emmanuel Macron au cours des années précédentes et pendant la campagne. On peut comprendre la nécessité de se dissoudre, mais elle aurait pu le faire plus tard, à l’automne, après les Jeux olympiques, pour des raisons liées aux dysfonctionnements du Parlement, par exemple le refus des oppositions de voter le budget, ce qui aurait a également permis de demander des comptes aux oppositions.
Le risque existe de voir émerger une Chambre ingouvernable, où le RN, la gauche, LR et Renaissance formeraient des groupes inconciliables et dont aucun ne serait capable de constituer une majorité.
Dominique Reynié
La dissolution est interprétée comme une audace tactique visant à forcer le Rassemblement national à gouverner et à échouer. Le Rassemblement national est-il prêt ?