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certains Américains peuvent déjà voter à distance et Donald Trump s’inquiète toujours

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Donald Trump à Las Vegas, le 23 août 2024. Illustration. (LAS VEGAS REVIEW-JOURNAL / TRIBUNE NEWS SERVICE)

Comme en 2020, l’ancien président américain met en doute la sécurité du vote à distance, du vote par procuration et du vote par anticipation. Des modalités pourtant bien ancrées dans la pratique des citoyens américains.

Pour Donald Trump, le 22 juin 2020, l’idée du vote à distance était la garantie du trucage des élections. « Élections 2020 truquées : des millions de bulletins de vote par correspondance seront imprimés par des pays étrangers et d’autres. Ce sera le scandale de notre époque ! »il a écrit (en majuscules) sur X.

Un argument, avant l’heure, pour défendre l’idée d’un vote volé, obsession que l’ex-président exploitera au point de soutenir la prise du Capitole, le 6 janvier 2021, par des partisans déchaînés et convaincus de l’invalidité de la victoire de Joe Biden.

Il faut dire que, à défaut d’être « truqué » comme le prétend Donald Trump, le vote est complexe aux États-Unis. L’organisation des scrutins relevant de la seule responsabilité des Etats, les conditions ne sont pas les mêmes selon que l’on réside dans le New Hampshire ou dans le Nevada. Et quatre ans après la défaite de Donald Trump, les conditions n’ont pas beaucoup changé.

Pas plus que la position de l’ex-président, qui a déclaré, lors d’un meeting à Johnstown (Pennsylvanie) le 30 août : « Les élections sont tellement truquées… Nous devons nous remettre au travail et tout changer. Nous voulons des bulletins de vote papier. Nous voulons un jour de vote. Nous voulons une preuve de citoyenneté. Nous voulons des cartes d’identité d’électeur. C’est très simple. Nous Je veux mettre fin au vote par correspondance. »

Une sortie encore une fois discutable, alors que le vote par correspondance est inscrit dans l’Histoire des Etats-Unis (et pratiquée par Donald Trump et ses partisans). Cette pratique relève de ce que les codes électoraux des États appellent« vote par correspondance »situations dans lesquelles les électeurs ne peuvent pas se déplacer physiquement pour exprimer leur vote. Et ils ne sont pas rares, dans un pays dont la majeure partie s’étend sur trois fuseaux horaires et où la densité moyenne avoisine les 34 habitants au kilomètre carré (105 en France métropolitaine).

Boîtes postales pour recevoir les bulletins de vote par correspondance au bureau électoral de Doylestown, Pennsylvanie, fin septembre 2024. (HANNAH BEIER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Mais avant la géographie, c’est un événement historique qui a précipité l’usage des bulletins postaux (« nerds par courrier ») : la guerre civile, qui a éloigné les jeunes électeurs mobilisés de leurs bureaux de vote. Critiqué – comment garantir le secret du vote ? – la pratique ne s’imposera pas tout de suite. Il faudra attendre le début du XXe siècle et une accélération des déplacements au sein d’un pays-continent pour que les réserves relatives au vote par correspondance soient levées.

Au point que, À partir des années 1960, tous les États américains en autorisent l’usage, parfois sous des conditions très larges. En 1978, par exemple, la Californie a exempté les électeurs du vote par correspondance et, depuis 2000, neuf États ont mis fin au vote physique dans les boîtes de dépôt.

Quant aux autres modes de vote, le recours aux procurations ou la pratique du vote anticipé, quasi généralisés aux Etats-Unis, Donald Trump ne semble pas les rejeter catégoriquement, soufflant le chaud et le froid d’une déclaration à l’autre. C’est ce qu’il a déclaré sur son réseau Truth Social le 20 avril. : « Le vote par procuration, le vote anticipé et le vote le jour du scrutin sont tous de bonnes options. Les républicains doivent s’organiser, s’inscrire et voter ! »

Douteux ou pas, l’ex-président sait lire les chiffres : lors de l’élection de 2020, 69 % des électeurs américains ont voté par correspondance ou par anticipation, selon le Census Bureau. Un record historique. Et parmi eux, notait le Pew Research Center en novembre 2020, les électeurs de Joe Biden pesaient bien plus. : 72%, contre 62% parmi les électeurs de Donald Trump.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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