Pour leur présentation à Céret ce samedi 6 juillet 2024, les Sobrals ont proposé une corrida décousue, passée entre les gouttes. Mais, cet élevage portugais a aussi montré des promesses, notamment Presidiario, un taureau de cinquième choix. avec la muleta, mais foudroyant avec l’épée, Gomez del Pilar lui coupe l’unique oreille. Mais, ce samedi, les maestros étaient les picadors.
Et si l’orage avait vraiment frappé. Si la pluie n’avait pas pris un peu de répit le temps d’une corrida hier à Céret. Peut-être l’électricité très particulière que provoque le tonnerre dans une arène aurait-elle transformé cet après-midi finalement frustrant en frisson pour longtemps. Car il lui manquait un peu de souffle, une touche de désordre, ce je-ne-sais-quoi qui ne s’explique plus quand les éléments bouleversent les codes. Mais, cette pluie, qui a amputé la feria de Céret de bien des animations de rue, a épargné Céret de Toros qui en a néanmoins profité pour battre son record de ventes de ponchos.
Président du Présidium !
Quoi qu’il en soit, la météo n’a pas découragé les aficionados. Devant plus des trois quarts d’arène, les Sobrals ont découvert les ruedeos français, après 23 heures de route en camion depuis leur Algarve natale. Ils ont laissé un sentiment d’inachevé, pas vraiment doux-amer. Tirant tous les manteaux possibles, trois d’entre eux – Retirado (1er), Suavon (4e), Presidiario (5e) – ont fait leurs preuves. « Ces taureaux ont montré des choses que l’on n’a pas l’habitude de voir à Céret »approuve François Garrigue.
Les Picadors acclamés
« Le premier fut complet, même s’il sortit seul de la pique. Le 4ème fut impressionnant à la pique. Quant au 5ème, il montra la vitesse du cheval, la violence et l’agilité. Même s’il ne s’inspirait pas de la muleta, Gomez del Pilar le tua d’un coup d’épée foudroyante qui mérite à lui seul l’oreille coupée. »conclut le président de l’Association des aficionados de Céréta. Le habitué de Céréta Damian Castaño et le novice colombien Juan de Castilla étaient bien trop travailleurs à l’épée pour espérer autre chose qu’un patient silence.
Pour être honnête, les meilleurs de la soirée ont été sans aucun doute les picadors Angel Rivas et Juan Sanguesa Ballarin. Précieux et lucides lors des quatre rencontres avec Retirado, Suavon et Presidiario, ils ont soulevé les arènes de Céret qui savent mieux que d’autres ce que la tauromachie doit au cheval et au piquero. Le soleil devrait revenir ce dimanche à Céret de Toros. Tout comme Fernando Robleño, le fils prodigue. Et les Escolar Gil qui, eux, ont la foudre au bout des cornes.
Robleño, le retour du fils prodigue ce dimanche 7 juillet
Il reste l’héritier de Luis Francisco Espla dans le cœur des Céretiens. Après deux ans d’absence, Fernando Robleño revient ce dimanche à Céret de Toros. Le matador madrilène est chez lui dans le Vallespir. Sa tauromachie classique, sérieuse, authentique, a été faite pour l’Association des Céretiens. Ici, les taureaux permettent aux matadors de briller, parfois, et non l’inverse. Robleño le sait. Ce dimanche, il affrontera un autre grand classique de Céret de Toros, l’Escolar Gil, l’élevage le plus convoité de Céret. Un moment très attendu sous le soleil revenu. Tout comme la novillada matinale où les Barcial fêteront le centenaire de leur première présentation en 1924.
L’affiche de ce dimanche
11h00 : Barcial novillada pour Mario Arruza, Jesus de la Calzada, Miguel Andrades.
18h00 : corrida à l’Escolar Gil pour Fernando Robleño, Sergio Flores, Gomez del Pilar.