Cérès, le plus gros astéroïde de notre système solaire, est d’origine océanique
Cérès, le plus gros astéroïde et planète naine de notre système solaire, révèle de nouveaux secrets grâce à des recherches récentes. Les données de la mission Dawn de la NASA et des simulations informatiques avancées de l’Université Purdue ont révélé que Cérès pourrait être beaucoup plus glacée qu’on ne le pensait auparavant. Cette découverte remet en question les théories antérieures sur la composition de ce corps céleste et élargit notre compréhension de la dynamique planétaire de notre système solaire.
Une planète naine aux origines aquatiques
Cérèsdécouvert en 1801 par Giuseppe Piazzi, fut longtemps considéré comme un corps aride et rocheux. Mais les récentes découvertes de l’Université Purdue et du JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA ont transformé notre vision de cette planète naine. Mike Sori et son équipe ont utilisé des simulations informatiques pour étudier la déformation des cratères de Cérès sur de longues périodes. Leurs travaux, publiés dans Astronomie naturellesuggère que Cérès possède une croûte composée principalement de glace mélangée à des impuretés rocheuses.
Un astéroïde à la composition surprenante
Les chercheurs Ian Pamerleau et Mike Sori de l’Université Purdue et Jennifer Scully du JPL ont démontré que la surface de Cérès est recouverte d’une croûte de glace sale, contrairement aux hypothèses précédentes selon lesquelles l’astéroïde contenait moins de 30 % de glace. Leurs simulations montrent que la surface pourrait en réalité contenir jusqu’à 90 % de glace. Cette découverte indique que Cérès aurait pu être dans le passé un « monde océanique », semblable à Europe, l’une des lunes de Jupiter, avec un océan boueux qui gelait progressivement pour former une croûte glacée.
Méthodologie : simulations et données de la mission Dawn
Le processus de recherche impliquait l’utilisation de modèles informatiques pour simuler la déformation des cratères de Cérès sur des milliards d’années. Les résultats suggèrent que, malgré une composition riche en glace, la croûte de Cérès n’a pas subi de relaxation significative du cratère, comme on pourrait s’y attendre dans des conditions plus chaudes et moins glaciales. Les données de la mission Dawn de la NASA ont été cruciales pour comprendre la structure sous la surface de Cérès et ont contribué à valider les simulations.
Implications de la découverte : un nouveau regard sur les mondes glacés
Cette nouvelle interprétation de la composition de Cérès pourrait avoir des implications importantes pour notre compréhension d’autres corps célestes glacés du système solaire, tels que les lunes de Jupiter et de Saturne. Cérès offre une fenêtre unique sur les processus qui pourraient se dérouler dans des mondes plus lointains et plus difficiles à étudier. De plus, les éléments brillants observés à la surface de Cérès pourraient être des vestiges de son ancien océan, fournissant potentiellement des sites pour de futures missions de collecte d’échantillons.
Vers de nouvelles missions spatiales
Les recherches sur Cérès ouvrent la porte à de futures missions spatiales visant à mieux comprendre les mondes glacés et leurs potentiels océans souterrains. Cérès se présente comme une cible accessible pour de telles missions, grâce à sa relative proximité et sa composition unique. Les chercheurs espèrent que de futures explorations pourront confirmer ces découvertes et peut-être même révéler de nouveaux aspects de ce monde fascinant.
À propos des institutions impliquées
Université Purdueà travers son Département des Sciences de la Terre, de l’Atmosphère et des Planètes, continue de contribuer de manière significative à la recherche géoscientifique, tandis que la NASA et son laboratoire JPL conservent leur rôle de leader dans l’exploration spatiale. Ces institutions combinées offrent un aperçu sans précédent de la dynamique complexe de notre système solaire et au-delà.
Ces travaux de recherche sur Cérès montrent qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur les corps célestes de notre propre système solaire, réaffirmant l’importance de la recherche spatiale pour comprendre non seulement l’univers, mais aussi notre propre planète.
Source de l’article : https://www.nature.com/articles/s41550-024-02350-4