Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques : longue attente pour les premiers spectateurs

Un ciel gris, quelques gouttes de pluie et une rivière sous cloche de sécurité : le long de la Seine à Paris, les premiers spectateurs commencent à se rassembler près des zones sécurisées pour être sûrs d’assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.

• Lire aussi : Canada Soccer : La médaille d’or de Tokyo pourrait être ternie, estime le COC

• Lire aussi : « Sabotage » sur le réseau ferré français, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques

• Lire aussi : Quand un policier veut m’expulser de Paris en bus

Organisé pour la première fois à l’extérieur d’un stade, l’un des principaux défis de ce grandiose défilé fluvial de 6 kilomètres, qui débutera à 19h30 (13h30 heure de Montréal) et se terminera en soirée, est la sécurité.

Jamais autant de policiers n’ont été mobilisés, avec un « pic » annoncé à 45 000 policiers et gendarmes déployés sur le terrain. S’y ajouteront environ 2 000 agents de sécurité privée et 1 000 policiers municipaux de la Ville de Paris. Et un contingent de 10 000 militaires viendra appuyer le dispositif.

Charlotte Pawlyk, une Parisienne de 31 ans, a choisi d’arriver à 9h30 près du quai d’Austerlitz, dans l’est de la capitale, avec un en-cas et une grille de mots croisés, « anticipant qu’il y aurait beaucoup de monde ».

Elle « trouve ça bien » que les contrôles de sécurité soient drastiques, alors que les policiers qui viennent renforcer cet accès refoulent sans cesse les badauds qui se plaignent des détours imposés.

En vigueur depuis le 18 juillet, le périmètre de protection antiterroriste est étendu depuis 13h. Aucune circulation de véhicule n’est tolérée, à l’exception des forces de sécurité et de secours et des secours.

Le périmètre gris, également appelé périmètre antiterroriste, est étendu à l’ouest de Paris jusqu’au quartier du Trocadéro, où seront rassemblés tous les dignitaires étrangers, jusqu’à la place de l’Étoile.

À l’est, ce périmètre s’étend jusqu’au pont Nelson-Mandela, qui délimite la zone d’embarquement des bateaux sur lesquels défileront les athlètes.

Dès 15h30, quatre heures avant le début de la cérémonie, les spectateurs munis d’un billet pourront accéder à l’une des quinze loges debout, pour les 222 000 places gratuites des estrades supérieures, ou à leur place en tribune pour les 104 000 places payantes des estrades inférieures.

Ils devront d’abord passer par un pré-contrôle où leurs titres de transport seront contrôlés par des policiers ou des gendarmes, puis un contrôle avec palpations et contrôles de sacs.

« Rassuré à l’arrivée »

Sur les plateformes hautes, un « espace de sécurité » sera créé entre les barrières des loges et le parapet pour éviter les mouvements de foule ou permettre l’évacuation des spectateurs, notamment en cas de gêne.

Laetitia Chazé, 41 ans, s’appuie déjà sur les barrières de sécurité près du quai d’Austerlitz, avec une centaine d’autres personnes coiffées de casquettes et de bérets à l’effigie des Jeux olympiques ou enveloppées de drapeaux français.

Cette paysagiste-jardinière se dit aussi « rassurée par le système de sécurité », elle qui avait été « un peu rebutée par le risque de terrorisme et de pickpockets potentiels ». Sa seule crainte : « le contrôle du QR code » pour accéder aux stands, car elle l’a acheté chez un revendeur en ligne qu’elle n’a vu que « de vision ».

Partie la veille à 21h30 de Dax, dans le sud-ouest de la France, par un train de nuit, elle est arrivée à 7h15 à la gare d’Austerlitz toute proche : « Ça va être remarquable, c’est un événement qui n’arrivera qu’une fois dans ma vie, je ne voulais vraiment pas le rater », raconte-t-elle, une médaille des JO 2024 épinglée sur sa toison blanche.

D’autres n’auront pas cette chance : la SNCF a annoncé dans la matinée « une attaque massive pour paralyser le réseau ferroviaire », et des perturbations qui devraient « durer au moins tout le week-end » et affecter 800.000 voyageurs.

Parmi eux se trouvent probablement bon nombre des 320 000 spectateurs attendus au défilé nautique des sportifs.

A l’ouest de Paris, les berges de la Seine sont bouclées, fermées à toute circulation, y compris aux piétons et aux cyclistes.

Les patrouilles de la garde montée et, sur la Seine, où les barrages ont été installés, des Zodiac noirs de police remontent le fleuve.

Près d’une centaine de plongeurs démineurs ont été déployés lors de la cérémonie d’ouverture, prêts à intervenir si une charge explosive était détectée lors du défilé fluvial.

Les Américains George Weber et Mélanie Ruiz, présents à Paris depuis le 21 juillet avec des billets pour la cérémonie d’ouverture, sont arrivés de Philadelphie avec beaucoup d' »appréhension ».

« Nous étions très inquiets pour la sécurité, mais nous avons été rassurés en arrivant, tout est très sécurisé, on se sent en sécurité », raconte Mme Ruiz, 34 ans, habillée comme son amie d’une salopette américaine et d’un t-shirt « Paris 2024 », décoré d’accessoires comme des oreilles façon Mickey aux couleurs des Etats-Unis.

Maintenant, ils disent à l’unisson : « Il est temps de faire la fête. »