Au lendemain de la défaite des Bleus en finale du tournoi olympique face à l’Espagne, Thierry Henry était l’invité de RMC ce samedi. La déception d’avoir raté l’or a vite laissé place à la fierté d’avoir réussi un tel parcours, en France, et devant les siens.
Il a (presque) tout gagné. Vainqueur de la Coupe du monde 1998 et de l’Euro 2000 avec les Bleus, mais aussi champion de France avec l’AS Monaco, roi d’Angleterre avec Arsenal et artisan d’un sextuplé inédit réalisé en 2009 par le Barça (Ligue des champions, championnat d’Espagne, Coupe d’Espagne, Supercoupe d’Europe, Supercoupe d’Espagne et Coupe du monde des clubs), Thierry Henry a passé sa carrière de joueur à remplir son armoire à trophées.
« Je n’avais jamais pu partager cette émotion avec ma famille et mes enfants »
En comparaison, quel poids pourrait représenter une médaille d’argent aux Jeux olympiques pour une telle légende du football ? Parce qu’elle intervient au terme d’un étrange parcours semé d’embûches, parce qu’elle a été obtenue à domicile, et parce qu’il s’agit de son premier vrai succès sur un banc, cette deuxième place obtenue comme sélectionneur de l’équipe de France olympique a une saveur toute particulière. Et puis il y a une autre raison, plus intime, comme il l’a confié ce samedi depuis le studio RMC dans l’Intégrale Paris 2024, au lendemain de la défaite en finale contre l’Espagne.
« Mes enfants ne m’ont jamais vu jouer. Je n’avais jamais pu partager cette émotion avec ma famille et mes enfants. Maintenant, ils m’ont suivi tout au long du tournoi. Cela dépasse tout ce que j’ai pu faire. Je n’avais jamais eu ces émotions avec mes enfants. Moi avec eux, juste ça. Sans manquer de respect à personne. Hier, je pensais que j’allais pleurer si je les voyais pleurer à la fin du match. Mais je me suis retourné et ils étaient contents ! Je me suis dit qu’il fallait que je sois heureux. Quand on est joueur, on a toujours l’impression qu’il y a un autre match qui arrive, un autre tournoi. On n’y prête pas attention. Quand on grandit, on sait que ça ne reviendra peut-être pas, on valorise l’aventure humaine », confie-t-il.
Et d’ajouter sur ce message d’unité : « Inspirer et transcender les gens, c’est super important, cette connexion. Il y a la victoire, mais aussi l’amour que vous pouvez donner et que nous pouvons vous donner. Je le redis, nous avons un beau pays. Je parle en général, pas seulement du sport. Quand on est ensemble, je ne peux pas dire qu’on est inarrêtables parce qu’on a perdu, mais… Pourquoi on ne peut pas être comme ça tout le temps ? Il y a eu 1984, 1998, 2000, 2018… Pourquoi on ne peut pas continuer ? On montre que quand on est unis et ensemble, le pays est extraordinaire. »