« Cela ne peut pas se faire dans la précipitation », estime le SNPDEN-Unsa
Audrey Chanonat, secrétaire de l’éducation nationale et de la pédagogie du SNPDEN-Unsa, estime qu’organiser un « temps d’échange » en classe sur le racisme et l’antisémitisme nécessite aussi un temps de préparation des enseignants.
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« Cela ne peut pas se faire dans la précipitation »a estimé mercredi 19 juin sur franceinfo Audrey Chanonat, secrétaire de l’éducation nationale et de la pédagogie du syndicat Unsa des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN-Unsa), tandis qu’Emmanuel Macron a demandé en Conseil des ministres que« un temps d’échange » sur le racisme et l’antisémitisme soient organisées dans les écoles dans les prochains jours. Cette annonce intervient après l’affaire du viol d’une jeune fille juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine), pour lequel deux adolescentes de 13 ans ont été mises en examen et placées en détention.
« On ne peut pas nier l’importance du sujet. En revanche, la proposition faite par le Président de la République va nous poser problème »a expliqué le directeur d’un collège de Cognac (Charente). « Nous sommes pris dans la campagne politique, nous sommes encore une fois en pleine publicité, les chefs d’établissement n’ont pas été consultés. »
« Nous souhaitons évidemment sensibiliser nos enfants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme.elle a continué, mais nous aurions dû être consultés pour pouvoir renforcer l’éducation aux valeurs de la République, pour pouvoir donner les moyens aux établissements. »
« Ce n’est pas par un effet d’annonce que nous allons résoudre un problème aussi important. »
Audrey Chanonatsur franceinfo
« Les annonces faites au plus haut niveau de l’Etat sont considérées comme une application immédiate, mais ça ne marche pas comme ça »a également dénoncé Audrey Chanonat. « Sensibiliser les étudiants à cette question essentielle nécessite des moyens, et cela ne peut pas se faire dans la précipitation. »
« On nous demande de le faire, mais il faut former les professeurs, il faut qu’ils aient le bon discours face aux élèves qui, en 6e par exemple, il se peut qu’il ne comprenne pas de quoi nous parlonsElle ajoute. Soit on le fait bien, on met les moyens et on prend du temps, soit on le fait vite et on le fait mal. »