Les salariés de l’entreprise qui devait propulser un train à plus de 1000 km/h signalent des retards de paiement des salaires. Les prud’hommes ont été contactés.
Thomas*, la vingtaine, a quitté son poste d’ingénieur mécanique chez Hyperloop TT début avril. Depuis deux mois, il n’avait pas été payé. Le jeune homme a commencé à travailler pour l’entreprise californienne en juin 2023. Il a donné une semaine à son ancien employeur pour régulariser sa situation. Il saisira ensuite les prud’hommes. « J’ai préféré partir chercher un emploi dans une entreprise qui me paierait à la fin du mois. Lorsque j’ai annoncé mon départ, la direction m’a imploré de rester et que lorsque l’argent arriverait, j’obtiendrais une augmentation. Je n’y crois pas», dit Thomas.
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L’entreprise a ouvert fin 2017 son centre de recherche européen à Toulouse. Elle l’a quitté il y a quelques mois pour s’installer en Italie. Le jeune homme était l’un des derniers salariés d’Hyperloop TT en France. Selon lui, il n’en reste plus que quatre.
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«Les motivations des prud’hommes sont lunaires»
Laëtitia* est toujours en poste. Mais depuis fin février, elle est en arrêt maladie. Dès 2021, soit un an et demi après son embauche, son salaire mensuel de 3 000 euros a été versé avec retard. En 2022, pendant plusieurs mois, elle n’a rien reçu. Elle avait saisi le conseil des prud’hommes de Toulouse en février 2023 pour salaires impayés et demandé la rupture judiciaire de son contrat de travail. Avant l’audience, son employeur l’a informé des paiements.
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Jeudi 7 mars, la justice a rejeté sa demande au motif que le « non-paiement des salaires résulte du résultat du Covid et que l’employeur ne s’est pas volontairement soustrait à ses obligations de manière injuste » et que « depuis mars 2023, les salaires ont été payés régulièrement ». Pour Maître Patricia Boldrini, l’avocat de Laëtitia, Thomas et un autre salarié de HTT, les « motivations sont lunaires ». « Elles sont d’autant plus contestables que l’employeur a encore commis des manquements. Début 2024, de nouveaux impayés sont à déplorer. La juridiction oblige Laëtitia à travailler pour Hyperloop TT et à continuer à être soumise à des incertitudes sur les dates de versement des salaires », précise-t-elle. Laëtitia a fait appel.