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Samuel Sauneuf
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Le Pays Malouin : Selon le dernier baromètre immobilier, les volumes de ventes sont en chute libre au premier semestre. Et c’est l’Ille-et-Vilaine, avec – 22 % qui détient le record en Bretagne. Le secteur connaît-il l’une de ses pires crises ?
Alan Bitauld : Nous avons souffert de novembre à mars. Il y a eu quelques dégâts dans l’entreprise. Les agences ont fermé. J’avais peur aussi. Quand on voit sa trésorerie fondre comme neige au soleil, c’est inquiétant. Il fallait prendre des décisions. Nous étions douze salariés. Aujourd’hui, nous sommes sept. J’ai fermé mon agence de Châteauneuf pour me recentrer sur celle de Dol. Mais depuis avril, en ce qui me concerne, ça va mieux. Nous repartons. Lentement, mais nous repartons.
LPM : Le secteur, on s’en souvient, avait déjà connu une violente crise en 2009.
AB : Oui, mais à l’époque, nous avions une visibilité sur les trois ou six prochains mois. Aujourd’hui – et cela fait 18 ans que je fais ce métier – je ne sais honnêtement pas où nous allons. Le marché reste fragile.
LPM : Malgré tout, les transactions reprennent un peu, avec des prix qui ont tendance à baisser.
AB : C’est probablement différent sur la côte mais dans ma région oui. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça. Cela a mis du temps mais aujourd’hui les vendeurs sont prêts à négocier un peu. On voit des offres à –5, –10% en dessous du prix affiché. Les propriétaires ont compris que nous étions dans un marché difficile et que pour vendre, il fallait savoir baisser un peu son prix, de peur de le regretter dans trois mois.
LPM : Vous dites aussi que le marché est en voie de régularisation.
AB : Fini la petite maison tranquille qui s’est vendue en un clin d’œil à un Parisien. Cette euphorie post-Covid est terminée. Nous sommes revenus sur un marché plus traditionnel. Il y a 17 ans, j’avais 300 maisons à vendre dans une seule agence et le téléphone sonnait 4 à 5 fois par jour. Après le Covid, je suis redescendu dans 60 logements pour deux agences, et le téléphone sonnait parfois jusqu’à cinquante fois par jour. Aujourd’hui, j’ai une vingtaine d’appels pour un stock de 120 marchandises. La situation a été résolue.
LPM : La Côte d’Emeraude semble inaccessible pour la majorité des ménages. Prenons l’exemple d’un couple qui travaille à Saint-Malo et qui dispose d’un budget de 250 000 euros pour acquérir une petite maison avec jardin. Jusqu’où devront-ils aller pour réaliser leur rêve ?
AB : A l’est de Dol-de-Bretagne, Baguer-Morvan, Baguer-Pican, Mont-Dol… On le sait, on le voit, le cercle s’agrandit autour de Saint-Malo. On aurait dû acheter à Saint-Jouan-des-Guérets il y a quinze ans. Aujourd’hui, la ville est trop chère. Même à Miniac-Morvan ou à La Fresnais, ça devient compliqué.
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