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Ceci n’est pas un Nutri-Score

Ce logo sur l’emballage ressemble étrangement au Nutri-Score… mais il est en fait assez différent.

Depuis 2017, une petite révolution s’est glissée dans les supermarchés français : le Nutri-Score trône sur les emballages des produits alimentaires. Ce système de notation, allant de A à E, indique en un coup d’œil la qualité nutritionnelle d’un produit. Plus il est gras, sucré ou salé, plus sa note est basse. Mais ce petit logo fait grincer des dents…

Les industriels, voyant leur note baisser, décident de retirer le logo des emballages, comme ce fut le cas début septembre pour certains yaourts à boire d’Actimel, Alpro et Activia. Car, contrairement aux idées reçues, aucune marque n’est légalement tenue d’afficher le Nutri-Score. Face à une baisse de note, certaines entreprises choisissent de remplacer le Nutri-Score par d’autres logos plus favorables.

C’est notamment le cas de la marque Bjorg, connue pour ses laits végétaux. Il y a un an, la nouvelle défrayait la chronique : Bjorg abandonnait le Nutri-Score pour certains de ses laits et biscuits. L’entreprise auvergnate avait alors choisi de « gommer notre logo pour un autre beaucoup plus favorable », analyse Serge Hercberg, le créateur du Nutri-Score, interrogé par le JDN. Et cet autre logo, c’est le Planet-Score.

Sur l’étiquette, entre le Nutri-Score et le Planet-Score, seules quelques lettres diffèrent : même police, même note, même couleur. Mais en réalité, un monde les sépare. Comme son nom l’indique, le Planet-Score calcule l’impact environnemental d’un produit autour de trois piliers : les pesticides, la biodiversité et le climat.

« Je ne remets pas en cause le Planet-Score, son initiative est nécessaire, mais l’aspect visuel peut être déroutant, notamment lorsqu’une marque passe d’un logo à un autre, regrette Serge Hercberg. Comme beaucoup de mes confrères, je milite pour la création d’un logo environnemental officiel créé par les pouvoirs publics. »

Mais la présidente de Planet-Score, Sabine Bonnot, dément toute volonté de confusion. « Nous avons fait réaliser une grande étude consommateurs qui montre que plus de huit consommateurs sur dix font clairement la différence entre Nutri-Score et Planet-Score ». Et puis, le Conseil scientifique de l’Agence de la transition écologique (Ademe) a « explicitement recommandé que les étiquettes soient basées sur la logique des couleurs « du vert au rouge, à l’image du Nutri-Score ». C’est d’ailleurs très logique, puisque ces codes sont répandus et facilement compréhensibles », ajoute Sabine Bonnot.

En rayon, pour différencier les deux logos, il faut regarder le dessous de l’emballage. Le Nutri-Score affiche uniquement le score sur une échelle de A à E. Alors que le Planet-Score présente le score et les détails autour des trois piliers. De plus, le Planet Score est plus petit que son grand frère.

A l’avenir, de nouvelles entreprises pourraient être tentées de passer d’un logo à un autre. « La science évolue, confie Serge Hercberg. Nos connaissances s’améliorent. Dès le départ, le Nutri-Score était un outil puissant, mais perfectible. Alors quand il évolue, ça ne plaît pas à Bjorg, Danone et consorts, mais ça nous permet d’avoir un outil cohérent avec les recommandations nutritionnelles de santé publique. »

Pour éviter toute confusion, « les deux logos devraient être affichés sur les emballages », estime Serge Hercberg. C’est aussi le souhait de Sabine Bonnot, qui cite des initiatives qui vont dans ce sens, notamment dans l’application « Quel Produit » de l’association UFC-Que Choisir. Mais pour que cela devienne une norme nationale, Serge Hercberg estime qu’il faut « contraindre les entreprises à le faire, car la sensibilisation ne suffit pas. Dans ce monde, l’intérêt économique prime ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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