La direction du constructeur de boîtes de vitesses automatiques Dumarey Powerglide a annoncé ce vendredi la suppression de 248 postes sur 584 à Strasbourg. Ce « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) intervient quelques jours après une première manifestation de salariés, qui disaient craindre pour leur avenir.
A peine une semaine après la première manifestation des salariés de Dumarey à Strasbourg, le couperet est tombé. La direction a annoncé la suppression de 248 emplois sur les 584 postes de l’entreprise spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques. Les salariés avaient donc bien prévu les tourments à venir, lorsqu’ils ont prévenu d’une « rupture sociale » à venir samedi 30 septembre place Kléber.
« Nous avions des doutes sur ce qui allait réellement se passer, mais l’entendre et le lire nous laisse plus que perplexes.rapporte Laurent Julien, secrétaire CFDT de l’entreprise. Tous les salariés ne comprennent pas comment nous en sommes arrivés là après avoir cotisé pendant tant d’années« .
Parmi ces 248 emplois, qui représentent plus de 40 % des effectifs, un certain nombre relèvent des secteurs de la production, de l’assemblage ou de la « méthode-maintenance », selon le délégué syndical. « Ce sont ceux qui sont les plus précaires et les moins formés qui en paient le prix.explique Laurent Julien. Aucun poste de direction n’est concerné. De plus, ce sont des personnes qui ont généralement entre 55 et 60 ans, il sera très difficile de réintégrer le marché du travail…«
Selon lui, un «grande partie » des salariés concernés seront « mettre en congé la semaine prochaine« , ce qui pourrait »les isoler alors que généralement, on veut avoir chaque jour des nouvelles de l’avancée des négociations« .
La CGT Dumarey a de son côté publié un communiqué dans la foulée du CSE, qualifiant l’annonce de la direction de « coup dur ». « Dumarey Strasbourg a bénéficié et bénéficié de subventions à hauteur de plus de 25 millions d’euros et l’actionnaire, de son côté, a affecté plus de 150 millions d’euros de dividendes et autres« , souligne le syndicat, qui exige que « l’actionnaire assume sa responsabilité et paie ce préjudice social en conséquence« .
Quelques heures après l’annonce aux salariés, l’entreprise a publié un communiqué dans lequel elle confirme les 248 emplois concernés par «un projet de réorganisation« pensé pour »s’adapter à la charge d’activité réelle« . L’entreprise assure également qu’elle « favorisera les mesures visant à optimiser les départs volontaires et trouvera des solutions pour reprendre le travail dans les meilleures conditions possibles« Cela souligne également la situation complexe du marché automobile. »depuis plusieurs années et la période de transition vers l’électrique« .
Plusieurs signes montrent en effet ces derniers mois que l’avenir du sous-traitant est désormais incertain. En avril dernier, les salariés apprenaient notamment l’arrêt de la production de la transmission à 8 rapports, leur produit phare. Depuis août, l’entreprise a arrêté de produire pour l’Allemagne, alors que c’était son principal marché. Le pays traverse une crise automobile sans précédent. Le constructeur Volkswagen a par exemple annoncé pour la première fois de son histoire la fermeture d’une partie de ses usines.
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