« Ce sont des produits essentiels, c’est la survie » : atteinte d’un cancer du sein, Carine évoque le coût de la maladie
Carine reçoit un diagnostic de cancer du sein pour la deuxième fois. Dans quelques jours, la Gersoise aura terminé son traitement, et pourtant les dépenses qui en découlent continuent. Achats divers qui ne sont en aucun cas remboursés par la Sécurité Sociale. Rencontre.
Chaque année, plus de 61 000 femmes sont touchées par le cancer du sein en France. Maladie de longue durée, cette maladie est couverte à 100 %. Or, un rapport parlementaire estime le montant moyen des dépenses pour les femmes atteintes de ce type de cancer entre 1 300 et 2 500 euros. En réalité, il s’agit de dépenses liées à des soins dits « de soutien », pourtant vitaux : crèmes hydratantes et apaisantes, produits pour fortifier les ongles, etc.
« Par exemple, vous devez faire vous-même une manucure deux fois par semaine, car la chimiothérapie peut faire tomber tous vos ongles de mains et de pieds », explique Carine. Agée d’une quarantaine d’années, cette Gersoise a été à deux reprises sur le chemin du cancer, et de ses dépenses intrinsèques.
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Le 14 janvier 2021, elle débute sa première chimiothérapie, puis de nouveau début 2024, lorsqu’une deuxième tumeur est découverte. Sur les bancs d’une cafétéria Auscita, elle confie après sa séance de radiothérapie : « Pourquoi la Sécurité sociale ne fait rien ? Je me demande. »
« Je ne comprends pas la logique. »
C’est après une opération d’urgence, et juste avant les premières séances de chimiothérapie, que Carine découvre toutes les dépenses supplémentaires qui pèsent sur le lourd traitement qui l’attend. Sur un groupe de soutien en ligne, elle a lu l’histoire d’une jeune Niçoise qui a créé « Les Frangynes », une collection de franges adaptées à l’alopécie et à la pelade. Des bonnets, turbans, couronnes de cheveux y sont également vendus.
« C’est ma mère qui a pris en charge ces premières dépenses supplémentaires, explique Carine. « J’ai passé cette commande en ligne car dans le Gers il n’y a rien. » C’est à Plaisance-du-Touch qu’elle reçut son premier colis, où l’on lui expliqua que d’autres dépenses étaient à prévoir. « Il faut quatre flacons pour la manucure, à chaque fois 9,90 euros pièce, puis il faut un gel douche relipidant pour créer un film protecteur sur la peau, etc. »
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Au total, Carine aura dépensé 180 euros pour son premier cancer, puis 215 pour le deuxième. Seules une frange d’une soixantaine d’euros et un turban, du même prix, lui sont remboursés. « Ce que je ne comprends pas, c’est que la Sécurité sociale rembourse une perruque à 400 ou 500 euros, des perruques qui sont souvent désagréables, et une seule unité de turban et de frange, quand il faut les laver de toute façon, changer, je ne comprends pas. » comprendre la logique. »
« Ce sont des produits essentiels, c’est la survie »
« Ces produits sont indispensables, il faut s’hydrater énormément et hydrater sa peau, sinon on est ruinés », souligne la Gersoise. En effet, les traitements contre le cancer peuvent par exemple entraîner la perte de l’ongle naturel. « Ce qui me fait rire, c’est qu’on appelle ça des produits de beauté. Ça n’a rien à voir avec la beauté, ce sont des produits essentiels, c’est la survie. »
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Heureusement, Carine a pu bénéficier de l’aide d’Airbus pour acheter ces produits. » Mon mari y travaille, alors quand j’ai eu mon premier cancer, le directeur, interpellé par ces dépenses dont il ignorait l’existence, en a pris en charge 60 %. Et là j’ai appris, lors de mon deuxième cancer, qu’ils se prenaient désormais en charge. de tout. » Mais pour Carine, un vrai problème existe pour les femmes les plus isolées. « Ceux qui sont seuls, qui ne peuvent plus travailler ou qui sont au smic, je me demande comment ils font », regrette-t-elle.
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Le 22 mai, les députés ont adopté en commission la prise en charge globale des soins. Cela comprend le traitement de la maladie elle-même, la chimiothérapie, la radiothérapie, etc., mais aussi les soins dits « de soutien ».
Ce vote constitue donc une première validation du projet de loi avant son examen en première lecture en hémicycle. Ce projet de loi doit être débattu au Sénat fin octobre.