Bourse Entreprise

« Ce sont des fake news » : le patron de Stellantis règle ses comptes avec l’Italie

Carlos Tavares a profité du lancement du nouveau modèle Alfa Romeo pour faire des déclarations sans concession. Entre dénonciation de fake news et attaques bien senties contre le gouvernement italien, le patron de Stellantis n’a pas mâché ses mots.

La présence du patron de Stellantis au lancement de l’Alfa Romeo Milano le 10 avril 2024 était surprenante. Carlos Tavares est très rarement présent à ce type d’événement pour les marques du groupe. Il a fallu attendre la fin de la conférence pour en comprendre la raison. Carlos Tavares a profité d’un voyage en Italie, pour l’inauguration d’une usine du groupe, pour faire passer quelques messages aux journalistes, mais aussi au gouvernement italien.

Lassé des rumeurs d’un supposé désengagement du groupe en Italie, Carlos Tavares a décidé de clarifier certaines informations concernant Stellantis et surtout certaines de ses marques italiennes.

Critique injuste et fausse selon Carlos Tavares

Les relations entre le gouvernement italien et le groupe franco-italo-américain se sont tendues ces derniers mois. Cela a même donné naissance à une improbable rumeur de fusion Renault/Stellantis. Les politiques italiens accusent Stellantis de vouloir tuer la production automobile du pays, au profit d’autres pays comme la France. Ce à quoi Carlos Tavares a répondu hier : « Ma position est très claire, c’est une fausse nouvelle. »

Présentation de l'Alfa Romeo Milano avec la présence de Carlos Tavares // Source : Capture live Alfa RomeoPrésentation de l'Alfa Romeo Milano avec la présence de Carlos Tavares // Source : Capture live Alfa Romeo
Présentation de l’Alfa Romeo Milano en présence de Carlos Tavares. // Source : capture en direct d’Alfa Romeo

Pour preuve du contraire, Carlos Tavares était présent en Italie le 10 avril pour inaugurer une nouvelle usine du groupe, ce qui contredit l’idée selon laquelle le groupe n’investit plus en Italie. Le patron de Stellantis précise même que « les membres du groupe ont reçu des critiques particulièrement injustes » à ce sujet, ce qui ne manque pas de l’agacer.

Des choix incompris par le gouvernement italien ?

Carlos Tavares laisse même entendre que le gouvernement italien est incapable de suivre l’évolution du groupe : « Les choses se font, mais pas de manière conventionnelle. Donc certaines personnes ne peuvent pas le comprendre, ou peut-être qu’elles ne peuvent pas le comprendre. »

Même s’il y a certainement moins de voitures qui sortent des chaînes de production italiennes, le groupe a investi » massivement » dans différentes activités : économie circulaire à Turin (pour prolonger la durée de vie des véhicules), gigafactory de batteries ACC, mais aussi fabrication d’autres pièces. Le groupe confirme également qu’une quinzaine de nouveaux modèles feront vivre l’Italie. Il n’est donc pas question de s’en retirer.

Estimant que Stellantis ralentirait la production automobile en Italie, le gouvernement italien a commencé à rencontrer différents constructeurs automobiles étrangers pour les inviter à investir dans le pays. Tesla est touché depuis un certain temps déjà, mais les constructeurs chinois l’ont également été récemment. Ce qui ne manque pas de faire réagir assez vivement Carlos Tavares : « Ceux qui flirtent avec les constructeurs chinois pour les inviter à s’implanter en Italie sont sur le même chemin que ceux qui ont vendu Volvo à Geely ou MG à un autre groupe chinois. » Dans la bouche du patron de Stellantis, cela sonne comme une trahison totale. C’est pourtant lui qui avait signé, quelques mois plus tôt, un accord avec le constructeur chinois Leapmotor pour assembler des voitures chinoises en Europe.

Stellantis / Accord Leapmotor // Source : StellantisStellantis / Accord Leapmotor // Source : Stellantis
Accord entre Stellantis et Leapmotor. // Source : Stellantis

Démantèlement de Fiat ? Revente d’Alfa Romeo ?

 » Nous nous sentons chez nous en Italie », a lancé Carlos Tavares devant un public, majoritairement italien, ravi de l’entendre. Le chef d’entreprise s’est voulu particulièrement rassurant et transparent. Le groupe a bien reçu une offre de vente de la marque Alfa Romeo lors de la création de Stellantis, mais Carlos Tavares a répondu : « Tu te moques de moi ? Alfa est l’un de nos joyaux », refusant l’offre. Il croit fermement au retour en grâce de la marque italienne avec les derniers produits sortis, comme la toute nouvelle Alfa Romeo Milano : « C’est un nouveau chapitre d’une marque que je ne vais pas vendre. »

Les marques de l’ancien groupe Fiat ne vont pas disparaître, Carlos Tavares maintient cette position : il ne va certainement pas les vendre à un constructeur chinois.  » Ça n’arrivera pas avec Stellantis, ça n’arrivera pas avec Alfa Romeo », a-t-il conclu son discours engagé du jour.

Entre politiques et patrons du BTP, les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Pour être sûr de ne manquer aucun de ces sujets, abonnez-vous à Watt Else. Chaque semaine, vous recevrez une dose d’actualités sélectionnées sur la mobilité électrique et commentées sans langage.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez celui-ci : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page