Ce site montre des photos de voitures radars près de chez vous et ce n’est même pas illégal
Face à la multiplication des voitures radar particulières sur les routes françaises, un site internet recense leur présence par département et par modèle.
Le déploiement de voitures radars se poursuit inexorablement sur le territoire français. Dernières régions concernées : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, où un appel d’offres a été lancé pour confier la conduite de ces véhicules à des entreprises privées.
Ces véhicules banalisés, dont 400 sont actuellement en circulation, sont de redoutables outils de contrôle. Equipés de quatre caméras (deux à l’avant, deux à l’arrière) et d’une antenne radar fixée sur la plaque d’immatriculation, ils peuvent détecter les excès de vitesse sans même que les conducteurs ne s’en aperçoivent. . Le système, connecté au réseau 4G ou 5G, transmet instantanément les infractions à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI).
La particularité de ces véhicules réside dans leur discrétion. Les modèles varient (Citroën Berlingo, Peugeot 308, Ford Focus, Volkswagen Golf, Seat Leon) mais tous manquent de signes distinctifs évidents. Seul un œil averti peut repérer quelques indices : un petit rectangle sombre au centre du pare-brise arrière ou encore un cadre noir sur le tableau de bord.
Face à cette présence croissante sur les routes, les automobilistes s’organisent. Des groupes Facebook ont vu le jour pour partager des informations sur ces véhicules, mais c’est surtout l’apparition d’un site internet spécialisé qui change la donne. Cette plateforme, accessible à tous, propose un inventaire détaillé des voitures radar par département, permettant aux conducteurs de connaître les modèles, avec les plaques d’immatriculation, susceptibles de les contrôler sur leur trajet.
Radar-prive.fr ne prétend pas répertorier l’ensemble des plus de 400 véhicules en circulation, mais présente principalement des voitures radar gérées par des sociétés privées. Cette initiative collaborative soulève naturellement des questions sur sa légalité.
C’est là qu’intervient l’expertise de Maître Rémy Josseaume, spécialiste du droit routier. Son analyse est claire : « Je ne vois pas ce qui est illégal. Dans une affaire similaire, j’avais défendu des automobilistes qui filmaient et partageaient la position des radars sur les réseaux sociaux. La Cour de cassation nous a donné raison. » Il n’y a pas d’infraction. . Il y a la liberté de communiquer. »
« Vous aurez peut-être un jour un procureur un peu original qui voudra faire tomber cela sous le coup de telle ou telle infraction, mais très honnêtement, je ne vois pas lequel », précise l’avocat.
Cette position juridique favorable aux automobilistes s’inscrit dans un contexte où les voitures radar particulières se révèlent particulièrement efficaces. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une voiture radar particulière, opérationnelle 5 à 8 heures par jour, rapporte environ 200 000 € annuels à l’État, soit vingt fois plus qu’un véhicule conduit par la police.