Le texte qui prévoit d’autoriser l’euthanasie et le suicide assisté devrait être voté le 11 juin à l’Assemblée. Pour son rapporteur général, les patients seront soulagés de savoir que cette loi existe en « dernier recours ».
« Le serment d’Hippocrate, c’est aussi de ne pas faire de mal »a déclaré Olivier Falorni ce jeudi, alors que de nombreux soignants ont exprimé leurs réticences quant à l’éventuelle autorisation de l’euthanasie et du suicide assisté. « Je vais peut-être vous choquer mais cette loi pourrait vous aider à vivre »a poursuivi le rapporteur général du projet de loi sur la fin de vie, qui devrait être voté le 11 juin.Pour la grande majorité des gens, cette loi sera une aide vivante qui permettra aux malades de savoir qu’ils disposent de ce dernier recours dont la majorité n’utilisera pas, mais qui pourra apaiser leurs derniers instants de vie.a-t-il détaillé au micro de CNEWS/Europe 1.
Le député a souligné qu’il ne partageait pas l’analyse selon laquelle toutes les garanties qui régissaient la pratique du droit auraient échoué lors de l’examen à l’Assemblée. « Cette loi s’articule autour de deux idées, il voulait rappeler. Le premier – l’accès aux soins palliatifs – pour soulager les souffrances. Une malade m’a dit : « Qu’est-ce que vivre quand vivre n’est rien d’autre que souffrir sans espoir de guérison ? Il y a donc un deuxième volet, un dernier recours : en cas de souffrance insoutenable, l’aide à mourir est requise.»
Lire aussiFin de vie : « Derrière l’apparente « bienveillance » du projet de loi, la mort administrée »
« Il y a une demande inassouplable »
Le député MoDem concerné a reconnu que le développement des soins palliatifs permettrait de réduire considérablement la demande d’aide à mourir. « Mais il existe aussi une demande insatiable, il s’est qualifié. Il y a des situations qu’on ne peut pas mettre de côté, soyons clairs, il y a les euthanasies clandestines en France et les Français qui partent se faire euthanasier à l’étranger. Les opposants au texte insistent de leur côté sur le fait que l’arsenal législatif actuel, qui fait déjà des soins palliatifs un droit et rejette les traitements thérapeutiques acharnés, n’est toujours pas appliqué.
Dans la version actuelle du texte, la condition de pronostic vital a été remplacée par « une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale ». Une formule que rejettent les opposants au texte en raison de son caractère vague et permissif. Olivier Falorni estime pour sa part que l’ouverture de l’euthanasie et du suicide assisté à davantage de patients est la bienvenue. « Imaginez voter une loi qui exclurait les patients Charcot, par exemple. La fondation de recherche a publié un communiqué de presse demandant de maintenir cette réécriture.
Le parlementaire a précisé qu’il préférait le terme « fin de vie » a « euthanasie » parce que ces derniers avaient été employés par le Troisième Reich. « Le Troisième Reich a éliminé des centaines de milliers de personnes handicapées en parlant d’euthanasie. » « Je respecte les paroles des représentants des religions, qui ne correspondent pas toujours aux paroles des croyants. a-t-il également déclaré après qu’un certain nombre d’évêques aient publiquement exprimé leur opposition au projet. « Je rencontre beaucoup de croyants qui me soutiennent. Ce sujet touche à la philosophie, à l’éthique, mais aussi aux aspects concrets de la vie.»