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Une fresque de Nicolas Maduro, président réélu du Venezuela lors d'un vote dont les résultats sont contestés dans le monde entier, dans le quartier de Catia à Caracas, le 27 juillet 2024.
YURI CORTEZ / AFP Une fresque de Nicolas Maduro, président réélu du Venezuela lors d’un vote dont les résultats sont contestés dans le monde entier, dans le quartier de Catia à Caracas, le 27 juillet 2024.

YURI CORTEZ / AFP

Une fresque de Nicolas Maduro, président réélu du Venezuela lors d’un vote dont les résultats sont contestés dans le monde entier, dans le quartier de Catia à Caracas, le 27 juillet 2024.

INTERNATIONAL – Un désaccord sur des millions de voix. Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui dirige le pays depuis 11 ans, a été officiellement déclaré réélu à la tête du pays pour les six prochaines années, ce dimanche 28 juillet. Une victoire aussitôt célébrée par les partisans du leader, qui sont apparus tout sourire, vêtus des couleurs du pays, sous les acclamations de la foule. Mais ce tableau victorieux s’est vite assombri à mesure que des soupçons de fraude électorale ont été déclarés.

Ces accusations ont d’abord été portées par l’opposition, stupéfaite de voir son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, favori des sondages, ne recueillir que 44,2% des voix, contre 51,2% pour le président sortant. L’espoir de renverser le pouvoir chaviste s’étant subitement évanoui, des manifestations spontanées ont éclaté dans le pays, émaillées de violents affrontements avec la police.

Dans le même temps, la communauté internationale a publié de nombreuses déclarations sur des soupçons de fraude électorale. Les États-Unis ont ainsi déclaré que « « Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien »La France a pour sa part appelé les autorités vénézuéliennes à manifester « transparence totale » en publiant l’intégralité des procès-verbaux et des résultats, une position également adoptée par l’UE et l’opposition vénézuélienne.

En outre, neuf pays d’Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay) ont appelé à une « Revue complète  » Résultats des élections » avec la présence d’observateurs électoraux indépendants »Alors que les tensions montent, les prochains jours s’annoncent décisifs pour Maduro et le reste de son mandat, même s’il semble difficile d’inverser le résultat prévu.

Recomptage des bulletins papier et électroniques

Le moment est venu de recompter les bulletins de vote du scrutin de dimanche. Pour cela, il faut réexaminer à la fois les bulletins papier et les listes de votes informatisées. En effet, au Venezuela, les électeurs votent en deux étapes. Ils doivent d’abord inscrire leur choix électoral dans une machine électronique qui enregistre ces données. Cette machine fournit ensuite un reçu papier qu’il faut glisser dans l’urne.

Il revient ensuite au Conseil national électoral (CNE) de centraliser les résultats et de les annoncer. Mais dimanche soir, l’organisme électoral n’a publié les résultats d’aucune machine. Face à la pression de la rue et aux réactions diplomatiques, il a finalement promis lundi matin de le faire dans les plus brefs délais. « prochaines heures ». Ce qui n’est toujours pas le cas ce mardi à la mi-journée.

Pour de nombreux Vénézuéliens, ce scénario est trop familier. New York Times, Ce n’est pas la première fois que le CNE proclame une victoire électorale sans publier les résultats détaillés du scrutin. Cela avait notamment été le cas lors de la dernière présidentielle en 2018 ou des législatives en 2015, donnant ainsi aux Vénézuéliens une raison supplémentaire de descendre cette fois dans la rue.

L’opposition accusée d’avoir piraté les systèmes électoraux

Cette fois, le CNE justifie la non-publication des détails des résultats des élections en accusant l’opposition d’avoir piraté le système informatique électoral. Le responsable du CNE a ainsi dénoncé lundi une « Attaque du système de transmission de données »ce qui a retardé le décompte des votes.

Dans la foulée, le procureur général vénézuélien Tarek William Saab a annoncé que l’attaque avait été menée depuis la Macédoine du Nord, avec « l’intention de manipuler les données reçues par le CNE », rapporte l’agence Presse MercoUne enquête a été ouverte sur l’implication présumée de la leader de l’opposition María Corina Machado dans « le piratage ».

L’opposition annonce avoir la « preuve » de sa victoire

Maria Corina Machado, qui n’a pas pu se présenter aux élections car elle a été déclarée inéligible par le gouvernement, a fermement démenti ces accusations lors d’une conférence de presse lundi soir. La leader de l’opposition vénézuélienne a assuré qu’elle avait désormais les moyens de  » prouver  » la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, 74 ans, un diplomate discret qui l’a remplacée au pied levé.

Selon elle, l’opposition a recueilli 73% des résultats des bureaux de vote, et son camp a obtenu 6,27 millions de voix contre 2,7 millions pour le président sortant Nicolas Maduro. La leader de l’opposition a également affirmé que ces résultats « preuve de victoire » ont été fournis à « dirigeants » dans le monde, avant de les publier sur son compte X.

Reste désormais à comparer ces résultats avec le nouveau décompte du CNE, sous l’œil attentif de la communauté internationale. Alors que de nombreux pays ont exprimé leurs doutes sur la fraude électorale et soutiennent l’opposition dans sa demande de transparence du pouvoir lors de ce scrutin, la Russie et la Chine soutiennent au contraire la victoire de Maduro, tout comme Cuba, le Nicaragua, le Honduras et la Bolivie, alliés historiques du Venezuela.

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