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Mis en cause à son tour par la vague #MeToo, l’urgentiste Patrick Pelloux était déjà dans la ligne de mire des anciennes ministres de la Santé, Agnès Buzyn et Roselyne Bachelot, il y a plusieurs années.
Partout, la parole se libère et les masques tombent. Après le cinéma et l’armée, c’est désormais l’hôpital qui est frappé par la vague #MeToo. Et personne n’est épargné, pas même des personnalités médiatiques comme l’urgentiste Patrick Pelloux.
Mis en cause par la professeure Karine Lacombe, il aurait adopté un comportement « prédateur » alors qu’il était en poste à l’hôpital Saint-Antoine. Longtemps protégé par son statut, sa proximité avec François Hollande et la tragédie de Charlie Hebdo, où il écrivait, il était pourtant déjà dans le collimateur de deux anciennes ministres de la Santé, Agnès Buzyn et Roselyne Bachelot.
Exfiltré de Saint-Antoine pour son comportement, selon Buzyn
Le premier a fait le point sur le malaise autour de Patrick Pelloux lors de son invitation à l’Elysée le 25 novembre 2017 à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, « la grande cause du quinquennat » d’Emmanuel Macron.
Agnès Buzyn se souvient, pour Paris Match, d’une gêne palpable lorsqu’il prenait la parole : « Je me demandais ce qu’il faisait là, parce que je ne connaissais pas la cause des femmes. Puis, en entendant la pièce tousser, j’ai su qu’il y avait un problème. Alors j’ai demandé autour de moi, et on m’a répondu que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine, c’est pourquoi il a été exfiltré de Saint-Antoine. »
Des accusations répétées
Ce départ brutal, présenté par le médecin comme une conséquence de ses activités syndicales, a en réalité été décidé par Roselyne Bachelot en septembre 2008. Et les vraies raisons sont bien différentes, confie l’entourage de Roselyne Bachelot : « Face aux accusations répétées de violences verbales et sexuelle, la ministre demande au professeur Pierre Carli, alors chef du Samu de Paris, avec qui elle entretenait de bonnes relations, d’y exfiltrer Pelloux. Et il est mis dans un hangar, à l’isolement, pour que cesse ses agissements avec les femmes. »