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Ce qu’il faut retenir du premier tour

Au bureau d'Eric Ciotti, à Nice, le 1er juillet 2024.

EEmmanuel Macron a voulu redonner la parole aux Français. Sur ce point, le président de la République a réussi son pari. Car, trois semaines après une dissolution surprise et au terme d’une campagne éclair du premier tour, électrisés par la possibilité d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN), les électeurs se sont massivement exprimés. Dimanche 30 juin, 66,7 % des électeurs se sont rendus aux urnes.

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Depuis 1997, dernières élections législatives décorrélées d’une élection présidentielle (67,9% de participation), jamais des élections législatives n’avaient connu un tel niveau d’engagement. Même s’il est très loin du bilan du Ve République (82,8% en 1978), ce résultat est bien supérieur aux 47,5% de 2022 ou aux 48,7% de 2017, années où les législatives étaient devenues un troisième tour de validation de l’élection présidentielle.

Dimanche, les multiples enjeux entourant l’avenir du pays, le ressentiment contre un président de la République en poste depuis sept ans et la peur des extrêmes mobilisés partout en France. Enfin, le premier tour de ces élections législatives extraordinaires dessine un entre-tours totalement inédit avec 76 élus au premier tour, seulement 191 duels, 5 quadrangulaires et surtout 305 triangulaires. La conséquence d’une tripartition de la vie politique française à l’œuvre depuis 2017 où chaque bloc ne rêve qu’à écraser les deux autres.

Mais, cette fois, la tectonique des plaques électorales a été complètement bouleversée avec l’affaiblissement sans précédent du mouvement d’un président de la République et une propagation de l’extrême droite dans toutes les couches de la société et dans tous les départements. Seul ou avec ses alliés venus dans les bagages du président Les Républicains (LR) Eric Ciotti, le Rassemblement national (RN) peut toujours remporter la majorité absolue ou, au minimum, devenir le groupe le plus puissant de l’Assemblée nationale.

Des progrès impressionnants

La vague d’extrême droite des élections européennes du 9 juin (31,4%) continue de déferler sur l’ensemble du territoire. Avec 33,2% des voix au niveau national, la progression par rapport aux législatives de 2022 est impressionnante. Le parti héritier du FN a fait élire, au premier tour, 38 députés et un allié LR. Marine Le Pen a ainsi été réélue avec plus de 58% des voix dans sa circonscription du Pas-de-Calais, tout comme le vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu (Nord), Julien Odoul (Yonne), Edwige Diaz (Gironde), Bruno Bilde (Pas-de-Calais). En tout, 383 autres candidats RN se qualifient. Si l’on ajoute les 60 LR-RN de M. Ciotti, cela représente un total de 443 circonscriptions où l’extrême droite est présente au second tour… Le RN s’en approche en tête dans 222 circonscriptions et les candidats LR qu’il soutient le sont dans 38 autres. Les candidats du RN n’avaient réalisé cette performance que dans 65 circonscriptions en 2022. Cent quatre-vingts de ces candidats du RN ont déjà réalisé un score supérieur à 40% et ont donc de très bonnes chances d’être élus au second tour.

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Cammile Bussière

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