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Ce qu’il faut retenir du premier débat présidentiel entre Joe Biden et Donald Trump

Environ quatre mois et demi avant l’élection présidentielle américaine, Donald Trump et Joe Biden ont participé ce jeudi 27 juin à leur premier débat télévisé sur CNN.

Alors que les sondages suggèrent que la course à la présidentielle américaine reste serrée dans les États clés, Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés lors d’un premier débat jeudi 27 juin. Outre les attaques personnelles et autres fausses nouvelles, les candidats ont abordé plusieurs thèmes centraux.

La guerre en Ukraine

« La guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu avec moi » au pouvoir, a assuré Donald Trump, avant d’accuser Joe Biden d’avoir « encouragé » Vladimir Poutine à lancer son offensive. Le président démocrate lui a renvoyé la balle, assurant que la proximité de Donald Trump avec Vladimir Poutine pendant son mandat avait enhardi le président russe.

Joe Biden en a profité pour défendre le soutien apporté par les États-Unis à Kiev sous sa présidence, arguant que Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas, selon lui, à la frontière occidentale de l’Ukraine.

Le conflit Israël-Hamas

Là encore, Donald Trump s’est dit convaincu que l’attaque du Hamas en Israël n’aurait « jamais eu lieu » s’il avait été à la Maison Blanche à ce moment-là. Il a également critiqué Joe Biden pour avoir restreint le gouvernement israélien et ses bombardements militaires sur Gaza, l’accusant de se comporter « comme un Palestinien » en plaidant pour la libération des otages et la fin de la guerre.

Joe Biden n’a pas répondu aux provocations de son adversaire et a simplement rappelé que les États-Unis « fournissent à Israël toutes les armes dont il a besoin et quand il en a besoin ». Il a également évoqué le dernier accord de cessez-le-feu, présenté il y a quelques semaines mais qui, pour l’heure, semble peu susceptible de se concrétiser.

L’économie américaine

Les deux candidats se sont mutuellement accusés de « provoquer l’inflation » et de « décimer l’économie » aux États-Unis. Pour défendre leur bilan économique respectif, ils ont tous deux évoqué les difficultés rencontrées en raison de la pandémie de coronavirus.

« Nous avons été touchés par le COVID et lorsque nous avons été touchés par le COVID, nous avons dépensé de l’argent pour éviter d’être touchés par la Grande Dépression », a déclaré Trump. L’ancien président, qui a accumulé deux fois plus de dette fédérale que Joe Biden selon un nouveau rapport non partisan cité par l’un des journalistes de CNN, a déclaré qu’il était sur le point de commencer à rembourser la dette du pays lorsque le coronavirus a frappé.

L’actuel président des Etats-Unis a pour sa part déploré avoir hérité d’une économie « en chute libre », provoquée selon lui par la gestion catastrophique du Covid-19 par son prédécesseur. Il a notamment rappelé que Donald Trump avait estimé que le coronavirus n’était « pas si grave » au début de la pandémie et moqué le remède que le républicain avait un jour suggéré aux Américains, à savoir s’injecter du désinfectant dans le corps.

Immigration

Lors du débat, Joe Biden a tenté de vanter les progrès réalisés dans la gestion de l’immigration, mettant en avant une baisse de 40% des passages illégaux à la frontière depuis l’entrée en vigueur d’un nouveau décret signé début juin. Celui-ci prévoit la fermeture temporaire de la frontière avec le Mexique dès qu’une limite quotidienne est atteinte.

Cherchant à déconstruire son argumentation, Donald Trump, sans apporter aucune preuve, a affirmé que la frontière entre les États-Unis et le Mexique est « l’endroit le plus dangereux du monde » sous la présidence de son adversaire, assurant que les immigrants illégaux sortant des « asiles de fous » commettent des crimes violents aux États-Unis.

Cette rhétorique, souvent mise en avant par le candidat républicain, a été qualifiée de fake news par de nombreux médias américains à la suite du débat. Un rapport du Cato Institute publié cette semaine montrait notamment que les migrants étaient proportionnellement moins susceptibles que les citoyens américains d’avoir été reconnus coupables de meurtre en 2022.

Avortement

Le président Joe Biden a profité du débat pour attaquer Donald Trump sur ses actions « terribles » contre le droit à l’avortement aux États-Unis. Pour rappel, la Cour suprême américaine, profondément remaniée par l’ancien président, a annulé en juin 2022 la jurisprudence Roe v. Wade qui garantissait le droit fédéral des Américaines à avorter, rendant à chaque État sa liberté de légiférer sur la question. Depuis, une vingtaine d’États américains ont adopté des interdictions ou des restrictions à l’avortement.

Joe Biden s’est dit convaincu que son adversaire serait prêt à promulguer une loi interdisant l’avortement au niveau national ou le limitant à « six, sept, huit ou dix semaines » de grossesse, « quelque chose de très conservateur », si un tel projet était voté par un futur Congrès républicain.

En réponse, Donald Trump a continué de défendre la liberté de chaque Etat de légiférer sur cette question. « Je crois aux exceptions dans les cas de viol, d’inceste » et de danger pour « la vie de la mère », a-t-il ajouté. L’ancien président, interrogé sur la question de la pilule abortive, a également indiqué qu’il ne la « bloquerait » pas s’il était élu.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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