Franceinfo revient sur les points importants de ce texte, présenté vendredi, qui s’articule autour de cinq axes et recense 51 mesures.
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« S’adapter ne signifie pas abandonner. » Le gouvernement a présenté, vendredi 25 octobre, la troisième version du plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc), un texte très attendu. Le Premier ministre Michel Barnier l’a révélé lors d’un déplacement dans le Rhône, avec la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, une semaine après d’importantes inondations dans la moitié sud de la France. Franceinfo revient sur les grands points de ce texte qui recense 51 mesures et s’articule autour de cinq axes.
La France doit anticiper la vie avec +2,7°C en 2050
Le précédent plan d’adaptation (2018-2022) prévoyait un réchauffement de 1,5°C à +2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Mais les prévisions ont été corrigées. La France métropolitaine se prépare désormais, d’ici la fin du siècle, à un réchauffement de +4°C (soit +3°C en moyenne à l’échelle mondiale), conformément à ce qu’a annoncé le Conseil national de la transition écologique en 2023.
En attendant, le calendrier de hausse des températures prévoit +2°C en 2030, et +2,7°C en 2050. Selon cette trajectoire de réchauffement, qui «devrait être progressivement intégré dans tous les documents publics de planification»les glaciers alpins situés en France auront disparu d’ici 2010. Le risque de sécheresse est multiplié par trois d’ici 2030 par rapport aux années 1960, et multiplié par 4 d’ici 2100.
L’été 2022, extrêmement caniculaire, sera considéré comme un « été froid » dans cette France à +4°C, a expliqué le climatologue français Christophe Cassou sur X. Dans ce contexte, le Pnacc liste dans ses mesures la nécessité de « protéger les populations vulnérables de la chaleur extrême » ou même« adapter le logement ». Sur ce point, le gouvernement explique que « Certains éléments de diagnostic évolueront et les règles et programmes de rénovation intégreront systématiquement cette problématique ».
Priorité donnée à une cartographie des vulnérabilités des infrastructures publiques
« Protéger la population » constitue le premier axe du plan. Outre le renforcement du fonds Barnier de 75 millions d’euros, ou des actions en direction des travailleurs les plus exposés aux fortes chaleurs, l’une des priorités du nouveau Pnac réside dans la réalisation d’un « une cartographie assez précise des risques et des vulnérabilités » des équipements clés, insiste le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. En ligne de mire : « établissements de santé »de la « infrastructures de transport » ou « sécurité ».
L’idée est de « planifier au mieux l’adaptation qui sera nécessaire »c’est-à-dire les travaux à entreprendre. EDF doit réaliser une étude de vulnérabilité d’ici 2025, notamment pour ses centrales nucléaires, « d’intégrer le climat futur dans son programme de modernisation et éviter les interruptions de service »note le gouvernement. Même si le but est de réaliser cette cartographie « le plus rapidement possible », « ça peut être assez long »concède la fonction d’Agnès Pannier-Runacher. Pour les hôpitaux par exemple, « il n’y a pas eu beaucoup de travail sur le sujet » et la question concerne « plusieurs milliers d’établissements »concède la même source.
La possibilité d’obtenir une assurance partout dans le pays à un prix abordable doit être préservée.
Pour informer le grand public, une carte nationale des risques naturels est également prévue pour 2027. Elle inclura les inondations, la submersion, les incendies de forêts ou encore les cyclones. En effet, les risques ne sont pas les mêmes partout, d’où l’importance, note le gouvernement, de territorialiser l’adaptation.
Mais la différence d’exposition aux risques climatiques, qui va s’accentuer d’ici la fin du siècle, ne doit pas pénaliser les habitants. Le gouvernement dit donc qu’il « effectuer un travail avec les assureurs pour essayer de maintenir » un « offre abordable » surtout le territoire et « ne négligez pas les zones les plus à risque ». A ce stade, aucun détail sur une éventuelle évaluation de la hausse des prix n’a été communiqué.
Un observatoire de l’assurance contre les risques climatiques sera également mis en place pour renforcer « transparence sur l’évolution des pratiques ». Ce nouvel organisme produira chaque année un rapport qui sera soumis au ministre de l’Économie.
La population sera consultée pendant deux mois
Pour impliquer les citoyens dans l’adaptation du pays, une plateforme de consultation en ligne doit ouvrir à partir du 25 octobre « pour une durée de deux mois ». Disponible sur consultation-pnacc.ecologie.gouv.fr, l’objectif est d’informer les citoyens, mais aussi de « recueillir leur avis sur les grandes orientations » d’adaptation.
Les internautes se voient proposer 20 questions avec, en plus, pour chacun un espace dans lequel ils peuvent s’exprimer librement. Selon son entourage, la ministre de la Transition écologique « s’engage à faire vivre cette consultation sur le terrain » avec « les événements qu’elle dirigera durant ces deux mois ».
Tous les commentaires recueillis seront ensuite synthétisés et présentés sous une forme qui n’a pas encore été précisée. Le cabinet de Michel Barnier explique que « l’objectif est de mobiliser l’ensemble de la société et que chacun puisse contribuer à l’amélioration des mesures »même si tous les ministères ont déjà été consultés lors de l’élaboration de ce plan. LE « les bonnes idées viennent de partout »aime répéter le premier ministre. « Je pense que chaque citoyen est important »a-t-il insisté vendredi.
Depuis le 19ème siècle, la température moyenne de la Terre réchauffé de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette augmentation est due aux activités humaines, consommatrices d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, d’une rapidité sans précédent, menace l’avenir de nos sociétés et de la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, réduction de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.