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Ce qu’il faut retenir du discours de Biden et Clinton en faveur de Harris

Au premier jour de la convention démocrate ce lundi 19 août, Joe Biden a passé le flambeau à Kamala Harris avec un long discours aux accents testamentaires, sous les acclamations et les larmes des délégués. L’ancienne candidate Hillary Clinton est également venue témoigner son soutien à l’actuelle vice-présidente.

De longues et assourdissantes ovations émaillées de larmes. Pour le premier jour de la convention démocrate ce lundi 19 août à Chicago (Illinois) aux Etats-Unis, Kamala Harris – qui ne devait pas s’exprimer avant jeudi -, l’actuel président Joe Biden et l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton ont défilé sur la scène du United Center.

L’actuelle vice-présidente et candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine s’est dite « éternellement reconnaissante » à Joe Biden. Un signe d’affection que le président lui a vivement rendu lors de son discours. Tout comme l’ancienne candidate démocrate, Hillary Clinton, battue par Donald Trump en 2016, qui lui a témoigné son soutien indéfectible.

• Biden qualifie Trump de « perdant » et de « criminel récidiviste »

Joe Biden a été accueilli par une longue et assourdissante ovation à la convention démocrate de Chicago. Il est arrivé les larmes aux yeux, visiblement ému, pour passer le flambeau à Kamala Harris.

Il a ainsi appelé sur scène à élire son actuel vice-président, « un procureur », plutôt que Donald Trump, un « criminel récidiviste ». Le chef démocrate a qualifié le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre de « perdant ». Une remarque applaudie par les délégués démocrates réunis au United Center.

« Il n’est pas apte à être commandant en chef », a déclaré Biden, affirmant qu’il « sera un dictateur dès le premier jour ».

• Biden promet d’être le « meilleur bénévole » de la campagne de Harris

Le président américain Joe Biden s’est engagé à être le « meilleur volontaire » pour la campagne de Kamala Harris contre le républicain Donald Trump. Il a également déclaré que démissionner il y a un mois pour lui laisser la place dans la course à la Maison Blanche était « la meilleure décision de toute ma carrière ».

« Elle est instruite, expérimentée et dotée d’une énorme intégrité », a déclaré le président de 81 ans, admettant qu’il « était trop vieux pour rester président ».

Pendant environ une heure, Joe Biden a également vanté tous les accomplissements de son mandat, auxquels il a associé Kamala Harris. Comme son bilan économique ou la baisse des prix de certains médicaments, se félicitant d’avoir « vaincu Big Pharma ».

Le leader démocrate a été rejoint sur scène par son vice-président après son discours à la convention démocrate de Chicago. Les deux hommes se sont longuement embrassés sous les acclamations du public.

• Biden appelle à « préserver la démocratie »

Joe Biden a déclaré sur scène qu’il fallait « préserver » la démocratie en battant Donald Trump après l’avoir « sauvée » une première fois en 2020.

« Ce fut un honneur de toute une vie de servir en tant que votre président. J’aime ce travail, mais j’aime encore plus ce pays », a-t-il déclaré à propos de sa décision de se retirer de la course à la Maison Blanche.

« Nous devons préserver notre démocratie. En 2024, il faudra aller voter. Il faudra garder le contrôle du Sénat, il faudra gagner la Chambre des représentants et, surtout, il faudra vaincre Donald Trump en élisant Kamala et Tim (Tim Walz, colistier de Harris, NDLR) », a plaidé le président démocrate.

«Pendant 50 ans, j’ai donné mon cœur et mon âme au pays», a déclaré le leader démocrate, qui faisait en quelque sorte ses adieux après un demi-siècle de carrière politique.

« Amérique, pour toi j’ai tout donné. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma carrière. Mais je t’ai tout donné », a-t-il assuré, s’inspirant de la chanson « American Anthem », qu’il avait déjà citée lors de sa cérémonie d’investiture en janvier 2021.

Il est également revenu sur l’assaut du Capitole en janvier 2021 et a affirmé que « la violence politique n’a pas sa place » en Amérique. C’était aussi l’occasion d’appeler à la fin de la violence armée, l’un de ses combats depuis son arrivée au pouvoir.

« Nous aimons Joe ! » et « Merci Joe ! » ont scandé les délégués tout au long de son discours, tandis que des larmes coulaient sur de nombreux visages.

• Clinton appelle à briser le plafond de verre avec Harris

Longtemps applaudie à son arrivée, Hillary Clinton affirme que « quelque chose est en train de se passer en Amérique » avec la candidature de Kamala Harris.

« Quelque chose est en train de se passer en Amérique. On le sent. Quelque chose pour lequel nous avons travaillé et dont nous avons rêvé depuis longtemps », a déclaré l’ancienne secrétaire d’État américaine et ex-première dame.

La septuagénaire, qui n’a pas réussi à se faire élire il y a huit ans face à Donald Trump, a appelé les Américains à réaliser son rêve et à briser en novembre « le plus haut, le plus difficile des plafonds de verre » en votant pour Kamala Harris et en élisant la première femme présidente de l’histoire des Etats-Unis.

Comment Kamala Harris bouleverse-t-elle la campagne présidentielle américaine ?
Comment Kamala Harris bouleverse-t-elle la campagne présidentielle américaine ?

« Aux États-Unis, vous pouvez aller aussi loin que votre travail et votre talent vous le permettent. Et vous savez quoi ? De l’autre côté du plafond de verre, Kamala Harris lève la main et prête serment en tant que 47e président des États-Unis », a déclaré Hillary Clinton, candidate à l’élection présidentielle de 2016.

Kamala Harris est seulement la deuxième femme à être nommée présidente par le Parti démocrate depuis sa création en 1828.

« Kamala Harris a l’expérience pour nous faire avancer », a-t-elle déclaré, saluant l’expérience de l’ancienne procureure. « En tant que présidente, elle se battra pour nous », a-t-elle promis, appelant également à « se battre pour elle ».

• Clinton dit que nous devons « travailler plus dur que jamais »

Hillary Clinton a prévenu ses pairs : « Ne vous laissez pas distraire et ne vous reposez pas sur vos lauriers… Au cours des 78 prochains jours, nous devons travailler plus dur que jamais. »

« Le progrès est possible, mais il n’est pas garanti. Nous devons nous battre pour l’obtenir », a-t-elle ajouté.

Au cours de sa campagne de 2016, la démocrate était pressentie pour devancer Donald Trump dans les sondages et a remporté la majorité des voix à l’échelle nationale, mais elle n’a pas réussi à obtenir la majorité nécessaire au collège électoral.

• Clinton attaque Trump à cause de ses condamnations pour « 34 crimes »

Hillary Clinton n’a pas mâché ses mots non plus à propos du milliardaire républicain qui se présente pour la troisième fois.

« Il est la première personne à se présenter à la présidence après avoir été reconnu coupable de 34 crimes », a-t-elle déclaré, faisant référence à sa condamnation pénale à New York, une première pour un ancien président américain.

Une pique appréciée par la foule, qui a crié « Enfermez-le ! », clin d’œil au slogan « Lock her up » scandé par les républicains, qui voulaient envoyer le démocrate en prison en 2016.

« Ce n’est pas une surprise qu’il mente sur le bilan de Kamala, qu’il se moque de son nom et de son rire », a-t-elle poursuivi, avant de dire avec un sourire entendu à propos de l’historique de moqueries de la candidate : « Cela me rappelle quelque chose… » Et de laisser la scène au chant même qui accompagnait ses meetings de campagne huit ans plus tôt : « Fight song ».

Juliette Brossault avec l’AFP

Cammile Bussière

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